La rentrée littéraire, c’est toujours l’occasion de découvrir des nouveaux auteurs et des premiers romans. Les différentes maisons d’éditions ont pris l’habitude de proposer dans leurs programmes de rentrée des premiers romans avec le secret espoir de dévoiler des petites pépites de lecture qui pourraient s’ouvrir vers une carrière littéraire prometteuse.
Aux éditions de l’Olivier, confiance est faite à Polina Panassenko, auteure née à Moscou qui est aussi traductrice et comédienne. Celle-ci nous propose un roman construit autour d’une vie entre deux langues et deux pays. L’auteure est née Polina mais la France l’a appelée Pauline. Quelques lettres qui changent mais au final beaucoup de changement pour elle.
A son arrivée enfant à Saint-Etienne, au lendemain de la chute de l’URSS, elle se dédouble. Elle est Polina à la maison et Pauline à l’école. Vingt ans plus tard, elle vit à Montreuil et a rendez-vous au tribunal de Bobigny pour tenter de récupérer son prénom.
Roman sur l’identité, très largement autobiographique vous l’avez compris, l’auteure nous dévoile ses premiers pas en France, nous raconte ses souvenirs d’enfance, celle de la Datcha, de l’appartement communautaire où les générations se mélangent avec ses grands-parents inoubliables.
Son récit est ponctué de beaucoup d’humour notamment autour de ses interrogations sur la langue française lors de ses premiers pas à l’école mais aussi lorsqu’elle découvre des plats typiquement français.
Elle nous dévoile aussi les lenteurs de l’administration française, les démarches longues pour faire valoir son véritable prénom sur sa carte d’identité française, prénom terriblement important pour elle.
L’ouvrage est aussi un roman superbe sur le déracinement qui de nouveau est traité avec intelligence (toujours par l’humour et l’ironie). En dédramatisant un sujet complexe d’actualité, on entend toujours parler d’intégration et d’assimilation qui passe (et passait souvent) par une francisation du prénom ou du nom, on comprend les enjeux et la complexité de l’identité. |