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puce Michelle Brûlé - Eric Charon - Christian Drillaud dans le ventre des philosophes
Interview  (Paris)  30 mars 2006

Dominique Paquet a eu l'excellente idée d'adapter "Le ventre des philosophes" de Michel Onfray qui nous faisait découvrir quelques célèbres philosophes par le petit bout de la fourchette. Sur un drôle de piano de cuisine, Patrick Simon a mitonné un spectacle aux petits oignons à déguster sans modération.

C'est Michelle Brülé, Eric Charon et Christian Drillaud qui officie sur la scène. Nous les avons retrouvé en pleins préparatifs juste avant une représentation.

Comment avez-vous été pressentis et choisis pour ce projet d'adaptation théâtrale d'un ouvrage de Michel Onfray "Le ventre des philosophes"?

Eric Charon : Nous n'avions jamais joués ensemble mais chacun de nous connaissait des membres de la compagnie "Groupe 3 5 81".

Michelle Brûlé : Je connaissais Dominique Paquet, l'adaptatrice, depuis la rue Blanche et Patrick Simon aussi. Je les ai connus il y a 30 ans et nous nous sommes retrouvés il y a 6 mois car je savais qu'ils montaient des spectacles autour de la philosophie. Le Groupe 3 5 81 a déjà monté "Le banquet" de Platon et aussi des pièces sur Descartes et Deleuze. Par ailleurs j'ai personnellement une passion pour la philosophie qui m'a amenée à reprendre des études dans ce domaine à l'âge de 40 ans. Dominique Paquet m'avait parlé de ce projet et j'ai immédiatement été emballée d'autant qu'elle et Patrick Simon avaient l'intention de prendre une femme pour interpréter sinon le rôle du moins la parole de Michel Onfray qui interroge les philosophes du passé.

Christian Drillaud : Patrick Simon m'a téléphoné un matin du mois de décembre 2005 pour me parler de ce projet et demander si j'étais libre aux dates envisagées. Je connaissais Michel Onfray de nom sans avoir lu ses livres. Je me suis précipité pour acheter et lire "Le ventre des philosophes" et je l'ai trouvé passionnant donc j'ai donné mon accord.

Quand vous avez parlé de ce projet, le texte était-il déjà abouti?

Michelle Brûlé : Non. Le projet était avancé puisque Dominique Paquet avait l'accord de Michel Onfray en septembre 2005 mais le texte n'était pas encore abouti car la suite était conditionnée par cet accord.

Du fait de votre intérêt pour la philosophie, avez-vous été amenée à participer de manière directe ou indirecte à l'écriture du texte?

Michelle Brûlé : Non, pas du tout. Je suis uniquement comédienne. Et c'est déjà bien assez.

Et pour ce qui vous concerne?

Eric Charon : Dans le projet, il y une thématique sous-jacente très importante qui est celle du corps. C'est assez large et vaste mais Michel Onfray aime traiter de la philosophie du corps et prône l'hédonisme. Et dans le survol de ces figures de philosophes, nous essayons d'appréhender leur pensée de manière inhabituelle à travers le corps, ce qu'il mange, leur hygiène de vie et leur façon d'appréhender leur propre corps. Patrick Simon désirait mettre l'accent sur ce point dans sa mise en scène et il m'adit qu'il recherchait un acteur physique. Or, c'est le genre de rôle que j'affectionne donc le projet m'a bien évidemment séduit.

Vous avez choisi les philosophes que vous interprétez?

Eric Charon : Non, la distribution des rôles est le seul fait de Patrick Simon.

Comment se passe le travail pour un texte aussi atypique?

Eric Charon : Comme pour beaucoup d'autres textes, nous avons commencé par un travail à la table.

Michelle Brûlé : Nous commençons par une lecture en disant ce que nous comprenons et ce que nous ne comprenons pas, ce qui nous pose souci. Nous discutons et nous décortiquons un peu le texte pendant une semaine, 15 jours. Ensuite, on se met debout, on tourne autour d'une espèce de table improbable puisque la pièce se déroule dans une cuisine, autour d'un piano de cuisine. On s'envoie les répliques, on s'écoute, on échange, et petit à petit les choses se mettent en place, des idées naissent et parallèlement la scénographie se construit également de manière progressive.

Au début des répétitions tout n'est pas calé. Cela se décide lorsque notre travail démarre. Patrick Simon avait évoqué plusieurs options avec Goury le scénographe et leur travail en commun a donné naissance à un décor ludique qui ressemble à une grande boite d'où sortent les philosophes comme d'une boite de Pandore, un peu comme s'ils émergeaient de l'esprit de la cuisinière qui prépare des choses dans sa tête. Elle leur prépare des plats en même temps qu'elle prépare son livre. C'est effectivement ludique et inattendu.

Eric Charon : Les philosophes apparaissent comme des pantins à ressort qui jaillissent d'une boite.

Christian Drillaud : Pour ma part, quand nous avons commencé, j'ai trouvé cela difficile; J'avais le sentiment que nous nous attaquions à une entreprise qui n'était pas évidente car il s'agit de la parole de philosophes prises dans leurs œuvres. La difficulté est de trouver la vérité de le dire au moment où on le dit. Ce ne pouvait pas être du texte proféré, récité mais du texte vivant, spontané, car ce sont des personnages qui ont existé. De là une autre difficulté celle de ne pas sombrer dans la caricature. D'où un travail très intéressant. J'ai à cette occasion lu "Les confessions" de Rousseau que j'ai trouvées formidables et j'ai consulté des iconographies qui m'ont beaucoup aidé pour en faire un portrait un peu expressionniste. J'ai lu un peu Nietzsche aussi.

Michel Onfray a-t-il subordonné son accord à la lecture du texte ?

Michelle Brûlé : Non. Il avait donné son accord à l'issue de sa rencontre avec Dominique Paquet et Patrick Simon. Il leur a fait confiance, connaissant leur parcours et leur travail.

Est-il venu voir le spectacle ?

Michelle Brûlé : Oui. Il est venu pour la première.

Quelle a été sa réaction?

Eric Charon : Il a été ravi et il a d'ailleurs écrit un article dans le journal Epok de la FNAC pour relater son sentiment. Il y écrit qu'il cautionne tout à fait le spectacle qu'il avait vu et indique que la mise en scène souligne l'aspect ludique et fantaisiste de son œuvre qui n'avait pas été forcément bien appréciée lors de la sortie du livre. Il a été intéressé par le côté drôlatique et loufoque du spectacle.

Michelle Brûlé : Il a beaucoup ri et rire avec la philosophie qui lui plaît bien. Car quand il écrit "Maître Kant erre", ce n'est pas dans "Le ventre des philosophes mais dans "Le désir d'être un volcan" il est loin d'être dénué d'humour. Il a dit s'être reconnu dans notre travail.

Il s'agit de plus d'un spectacle qui peut intéresser les scolaires et les étudiants.

Michelle Brûlé : Ce qui est intéressant c'est qu'à travers de la nourriture on parle des philosophes et de leur vie. La nourriture c'est la vie de tout être humain et les philosophes sont des humains comme les autres, peut être un peu plus fous ou un peu plus sages. Et ce spectacle les montre dans leur vie quotidienne. Or, curieusement nous avons constaté que peu d'étudiants étaient venus. Je suis un peu étonnée de ce manque de curiosité car des dossiers de presse ont été adressés à de nombreuses facs et il y a eu assez peu de retour. Cela me paraît très surprenant car c'est un spectacle qui permet de susciter des discussions avec les élèves en raison d'une autre vision des philosophes et de la manière d'aborder la philosophie.

Eric Charon : D'autant que la manière de se nourrir est un sujet qui touche tout le monde et de plus en plus.

Après "Le ventre des philosophes", Dominique Paquet s'attaquera-t-elle à "La raison gourmande"?

Michelle Brûlé : Non, je ne pense pas.

Avez-vous chacun à titre personnel d'autres projets ?

Michelle Brûlé : Je joue le 14 avril 2006 6 rue Lepeut dans un petit café où je reprends mon spectacle sur l'ivresse à l'accordéon avec des textes de Baudelaire tirés des Paradis artificiels qui s'intitule "Soufflé toxique" avec lequel je partirai ensuite à l'étranger.

Eric Charon : J'ai deux projets pour cette saison et la prochaine à Paris mais je ne peux pas en dire plus. Je suis également en tournée avec d'autres spectacles en province avec "Spectacle masqué" XXXX et un spectacle de chansons autour de Bobby Lapointe.

Christian Drillaud : Je reprends en tournée un spectacle pour enfants de Joël Jouanneau. Mes autres projets sont pour 2007.

Et pour "Le ventre des philosophes", après l'Espace Kiron?

Michelle Brûlé : Nous sommes à l'Espace Kiron pour 6 semaines ce qui est pas mal.

Eric Charon : Et puis la fin des représentations ici ne marquera pas la fin de l'aventure. Il est encore prématuré d'en parler mais étant donné le succès relatif de ce spectacle, nous pouvons l'espérer.

Michelle Brûlé : Nous avons un dossier de presse en béton ! (rires)

Et il est déjà temps de laisser Michelle Brûlé à ses fourneaux commençant une italienne avec Eric Charon pendant que Christian Drillaud repique ses fleurs sur le pré carré de Rousseau.

 

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La chronique du spectacle "Le ventre des philosophes"


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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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