Monologue dramatique conçu et mis en scène par Ivan et interprété par Céline Samie.
Monsieur Proust, ainsi avec déférence Céleste Albaret nommait-elle l'écrivain Marcel Proust pour lequel elle officiait comme gouvernante.
Et avec une fidélité ancillaire, une sincère admiration et une dévotion quasi maternelle qui émanent de ses propos recueillis par le journaliste Georges Belmont et compilés sous le titre "Monsieur Proust".
Ivan Morane a puisé dans cet inestimable thésaurus mémoriel pour l'ériger en personnage théâtral et concevoir un monologue éponyme qui braque le projecteur sur ses souvenirs et sa personnalité qui n'est pas sans évoquer celle de la Félicité flaubertienne de la nouvelle "Le coeur simple".
Il en dresse un portrait avenant et relate sa proximité quotidienne, qui allait au-delà de simples relations domestiques, avec son employeur dans l'intimité non du dandy en représentation mais dans celle de ses dernières années d'homme malade dont le sens et le but de la vie résidaient uniquement dans l'achèvement de son oeuvre littéraire.
Point de scénographie au réalisme pittoresque, juste une chaise et le plateau plongé dans le noir dans lequel des halos de lumières font apparaître le visage nu et la frêle silhouette de noir vêtue de l'interprète.
Sous la direction d'Ivan Morane et en adresse au public, Céline Samie porte superbement la partition narrative en forme de récit émaillé de soliloques, brefs épisodes anecdotiques et dialogues à une voix qui contribue également à préciser la figure de Marcel Proust grand seigneur et reclus.
Comédienne émerite, elle dispense une incarnation sensible et bouleversante de Célestine pour qui l'achèvement du cycle "A la recherche du temps perdu" et la mort de son auteur a irrémédiablement arrêté le temps. |