Spectacle-concert conçu et interprété par Agnès Jaoui accompagnée par l’Ensemble Canto Allegre et l’Orchestre Carabanchel.

Au milieu d'un décor cosy, fauteuils de cuir et de velours, des verres de vin sont posés sur un guéridon tandis qu'un lustre diffuse une lumière intime. Hormis les sièges, l'espace est occupé par les nombreux instruments. Nombreux aussi sont les micros car pour "Dans mon salon", le chant est à l'honneur.

Agnès Jaoui, la maîtresse des lieux, annonce un programme éclectique. Comme elle a l'habitude de le faire chez elle avec des chanteurs et musiciens de tous styles, elle reçoit sur scène l'ensemble vocal Canto Allègre et l'Orchestre Carabanchel, pour partager un moment aussi musical que convivial.

La soirée démarre avec une cantate de Bach sur la mort, non sans l'avoir expliqué, traduisant l'allemand avec son humour et sa simplicité habituels. Violon, violoncelle et clarinette accompagnent les chanteurs. 

Les voix aux différentes tessitures se fondent, se répondent et forment un choeur impressionnant de puissance et de précision. Quant à Agnès Jaoui, elle fait entendre un timbre de soprano, clair et parfaitement modulé. Et montre une interprétation expressive et généreuse à l'image de ce qu'elle dégage à l'écran et au théâtre.

Puis le groupe sous la houlette de Fernando Fiszbein enchaîne avec du tango-rap. L'ambiance lumineuse se fait plus contrastée (superbe travail de Thierry Capéran) sur les phrases saccadées où cordes, piano et bandonéon s'associent.

Une incursion chez Purcell pour un morceau écrit pour l'anniversaire de la reine Mary, intermède exquis pour des voix gaies et espiègles. Suivront un mambo, du Rossini, du Gabriel Fauré et même Claude François (pour "Viens à la maison"). Roméo Fidanza est un baryton basse souverain pour Carmen de Bizet. Tout est surprenant, ludique et dans un partage permanent avec ces artistes aux qualités vocales et musicales indiscutables. 

Agnès Jaoui fait la démonstration de tout son talent et sa fantaisie pour cette soirée aussi réjouissante que variée où passent des instants de grâce et prime avant tout le collectif. On quitte à regret ce cadre intime et festif. Mais avant cela, dans son salon, Agnès Jaoui aura livré un moment limpide et majestueux et sera même parvenue à faire danser tous ses invités, public compris.

Du grand art.