Chouette, un nouveau Maurizio De Giovanni qui tombe comme par miracle dans la boîte aux lettres sans que je ne l’attende, sans savoir qu’une nouvelle publication arrivait concernant le fantasque Commissaire Ricciardi. Venise a sa Donna Leon, Naples n’est pas en reste avec Maurizio De Giovanni.
Dans son dernier ouvrage en 2019, l’auteur italien nous embarquait dans les années 30 pour aller enquêter sur la mort d’un médecin.
C’est toujours dans les années 30, autour de la montée du fascisme dans la péninsule italienne, que Maurizio De Giovanni fait le choix de nous embarquer. Vinnie Sannino, un jeune amoureux décide de quitter l'Italie pour aller en Amérique. Il souhaite gagner de l'argent pour revenir et épouser celle qu'il aime, Cettina. Malgré le fait qu’elle lui dise qu'elle ne sait pas si elle pourra l'attendre, il décide de s'éloigner quand même. Il devient champion du monde de boxe, catégorie poids moyens.
Après que son dernier adversaire est mort par sa faute, il décide de raccrocher les gants et de retourner voir son amour de jeunesse, restée au pays. Cettina a fait sa vie depuis ces quinze années passées aux Etats-Unis. Elle est devenue femme et même épouse, ce qui laisse peu d’espoir à Vinnie à son retour. Quelque temps après elle devient veuve, son mari est retrouvé assassiné, achevé d’un coup à la tempe, semblable à celui qu’un soir maudit, Vinnie a donné sur un ring.
Comme il avait menacé le mari de Cettina quelque temps avant, Vinnie se retrouve rapidement suspecté du meurtre de l’époux. C’est alors au commissaire Ricciardi de prendre l’affaire en main pour tenter de comprendre ce qu’il s’est passé, pour trouver le coupable de la mort du mari de Cettina, toujours accompagné de son fidèle adjoint.
Comme d’habitude, on retrouve dans cette enquête les talents de narration de Maurizio de Giovanni qui nous fait de nouveau parcourir les ruelles de la ville de Naples sous la pluie. On y retrouve des personnages charismatiques présents dans les ouvrages précédents, la construction de l’intrigue façon puzzle que le lecteur reconstruit en passant du passé au présent avec aisance. La lecture est toujours fluide, servie par des chapitres relativement courts qui donne de la densité à l’intrigue.
Le commissaire a toujours son approche psychologique dans son enquête, cherchant à savoir, à anticiper et à comprendre ce qui peut bien se passer dans la tête des différents suspects et de la victime pour trouver les tenants et les aboutissants de l’affaire sur laquelle il enquête.
C’est donc de nouveau un très bon polar méditerranéen que nous propose l’auteur, dans la lignée de ses ouvrages précédents qui confirme qu’il est bien l’un des maîtres du roman policier contemporain. |