Spectacle conçu et mis en scène Thomas Bellorini d'après le texte éponyme de Laurent Gaudé avec François Pérache et Johanne Mathaly.
Le romancier-dramaturge Laurent Gaudé a écrit un texte intitulé "Tombeau pour Palerme" qui relate, dans le genre du réalisme tragique et du flux de pensée, les dernières heures du juge Paolo Borsellino.
Un juge dont le nom est inscrit sur la longue liste des magistrats assassinés par la Mafia suite à l'offensive menée par l'Italie dans les années 1980-90 notamment dans la Sicile gangrenée par les agissements de la Cosa Nostra et déchirée par la pratique de l'omerta et inscrits sur des stèles commémoratives.
Le metteur en scène Thomas Bellorini en propose dans le cadre de son genre dédié, celui du théâtre politique et musical pratiqué avec sa Compagnie Gabbiano, une transposition théâtrale dans laquelle non seulement la partie musicale est largement présente mais prime le texte dans la volonté exprimée dans sa note d'intention de nover le monologue orignal en dialogue imaginaire entre une voix et un instrument.
Ce qui, au demeurant, s'avère clairement annoncé avec un spectacle de format court d'une heure introduit par une très longue scène plateau plongé dans le noir avec, seule éclairée et installée face au public, la violoncelliste Johanne Mathaly pour un quasi solo de quinze minutes.
Ensuite, avec ses récurrentes interventions, parfois même se superposant à la partie textuelle, l'opus ressort au théâtre-concert instillé de courts récitatifs dispensés en adresse au public par le comédien François Pérache.
Dans une scénographie de pré-carré délimité par un ruban de signalisation blanc/rouge, il incarne sobrement le juge Paolo Borsellino s'adressant à son homologue, collègue, ami et alter ego, son frère, Giovanni Falcone qui vient de le précéder dans la traversée du Styx et avec lequel il oeuvrait au sein du le Pool anti-mafia composé de juges spécialisés dans la lutte contre le grand banditisme et le crime organisé fondé au début des années 1980 par Rocco Chinnici.
Et il en délivre sobrement les états d'âme quant à son état au monde et aux sujétions et impacts personnels d'un choix professionnel certes héroïque et à un destin funèbre inexorablement scéllé, car même une importante garde rapprochée s'avère illusoire et, en l'espèce, inefficace contre la tonne d'explosif placée par la Piovra sous la chaussée.
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