Découvert
du coté de Manta Ray et de Migala, nous avions surtout remarqué
Nacho Vegas lors de la sortie de son premier album "Actos
Inexplicables", un véritable album de songwriter comme nous
en connaissions peu au pays du flamenco et de Mecano.
Sous haute influence de ses ainés et maîtres, au rang desquels
se trouvent, Leonard Cohen, Nick Drake voire Bod Dylan, Nacho Vegas nous offre
cette fois un double album "Cajas de musica dificiles de parar".
20 titres donc sur cet album. 20 titres moins dépouillés musicalement
que sur le premier album. Beaucoup plus d'arrangements et beaucoup plus d'instruments
mais cela ne change rien au talent de songwriter de Nacho Vegas. Et si il sait
s'entourer d'instruments il sait aussi s'entourer de personnes pour en jouer,
ainsi nous retrouvons notamment Thalia Zedek dans un contre emploi discret de
clarinnettiste.
L'ensemble des morceaux est chanté en espagnol et les textes abordent
des sujets certes universels mais avec une réelle sincérité
comme l'amour avec le presque risible titre "Tu nuevo humudificatore",
la guerre avec une chanson qui mériterait le titre le plus militant du
monde "N.V. Por la paz mundial", le sexe sur le très
évocateur "Gang bang" ou bien encore le mal de vivre
et l'alcool sur "En la sed mortal", "Mark Spitz"
ou "La sed".
Mais heureusement, il ne faut pas juger les chansons de Nacho Vegas sur les
titres parfois douteux. Les textes sont à la hauteur de la musique et
bien que chantés en espagnol (on s'y habitue) ils sont très réussis
et très évocateurs. Ainsi même traduit en français,
"Tu nuevo humudificatore" est une belle chanson d'amour un peu calquée
sur le "I'm your man" de Leonard Cohen : "Il suffira de me programmer/et
j'obéirai./Il suffira d'une commande de toi/je te jure que je fonctionnerai.".
Décidément très inspiré par l'humidité,
"Por la culpa de la humidad" est une très belle chanson
uniquement accompagnée de sa guitare acoustique qui s'éloigne
un peu des rivages musicaux espagnols, tout comme, bien que à l'opposé
musicalement, le très américain "Stanislavsky"
et sa rythmique de western à la Calexico, sur laquelle se pose la voix
distordue de Nacho Vegas ainsi que "Historia de un perdedor",
poignante chanson aux accents country.
Cela étant, ce double album ne comporte pas vraiment de tube et l'écoute
des 20 morceaux d'une seule traite n'est pas aisé, il faut du temps pour
entrer dans l'univers de Nacho Vegas et il est sans doute indispensable de commencer
par son premier album et de considérer ce double cd comme 2 disques différents
à écouter au gré de vos envies et elles risquent d'être
nombreuses...
La boite à musique est difficile a arrêter !
|