"Écoute, écoute un peu ça poupée
T'entends mon air préféré
Mets-moi la radio un peu plus fort
Et n'aie pas peur j'vais pas aller dans les décors"

Est-il nécessaire de rappeler les liens qui unissent Gainsbourg et la musique jazz ? Rien de surprenant donc que le Brussels Jazz Orchestra en compagnie de la chanteuse Camille Bertault, étoile montante du jazz vocal, s’attaquent également à son répertoire : "Couleur Café", "Les Cigarillos", "En relisant ta lettre", "Je suis venu te dire que je m’en vais", "Les Goémons", "La Javanaise", "L’eau à la bouche", "Le Poinçonneur des Lilas", "Elisa".

On connaît la qualité aussi bien de l’orchestre que de Camille Bertault (qui dépasse largement le cadre des vidéos YouTube où elle revisitait à la note près quelques titres de grands musiciens, comme Coltrane et qui l’on fait connaître).

Cela swingue, ça éclate de couleurs (utilisant à merveille les timbres de l’orchestre), ce n’est jamais mécanique, ça évite sans prétention le ravin et Camille Bertault, portée par le big band est tout à son aise jouant avec les expressions, les phrasés (impeccables), une justesse de tous les instants, avec gourmandise, fantaisie et une forte personnalité (sa marque de fabrique !).

Loin d’être anecdotique, on regrettera parfois un petit manque d’audace mais l’idée générale n’était vraisemblablement pas là, ce disque est un plaisir.