Spectacle théâtro-musical conçu et interprété par Valentine Basse et Gregor Daronian.
Encore un titre en anglais ! C'est ce qui vient immédiatement à l'esprit quand on lit l'intitulé de ce spectacle... "Farf is a...". On a beau avoir un haut niveau en anglais, on fait vite silence sur son sens, qu'on ne trouve pas...
Il faudra donc être plus malin et découvrir la chambre-scène où vivent dans une promiscuité avec moult objets Valentine (Basse) et Gregor (Daronian) pour découvrir ce que signifie "Farf is a".
Car en voyant, comme une évidence, au moins trois orgues d'une marque italienne parsemer l'univers des deux jeunes gens, tout s'éclaire. On laissera les derniers encore dans l'expectative, voir de visu le nom bien étalé sur la machine "électronique" pour qu'eux aussi entrent dans la confidence.
"Confidence", c'est le mot qui convient à ce spectacle ultra-intimiste, où il y a un coin douche et des radios-cassettes pour souvent parler à la place des protagonistes qui se taisent ou chuchotent. Ceux-ci, pourtant peu marqués par le poids des ans, semblent avoir beaucoup vécu... électroniquement. Alors que l'on ignore s'ils se sont cloitrés volontairement dans ce cocon-bazar, où si on les y a contraints, on constate qu'ils y ont créé une espèce de musée des temps pré et post numériques.
Mieux encore, ce qu'ils évoquent à un côté "Je me souviens" et l'on a envie comme eux de dire "Je me souviens d'Alizé". On ne les écrasera pas de référence même s'ils auraient pu se dispenser de narguer le spectateur avec des bonbons Haribo.
En slip, mais propre précise Valentine, Gregor, avec ses lunettes pas précisément années 2022, n'a rien de provoquant. C'est un garçon touchant, à l'unisson de sa partenaire (on n'ose écrire sa compagne), qui, elle, a quelque chose d'un garçon manqué, comme la dénommée Claude, dans le Club des cinq.
Tripotant leurs claviers, les deux personnages, par ailleurs metteurs en scène d'eux-mêmes, semblent occuper le temps et le terrain. Sans paraître jamais désespérés. Au contraire, on partage une heure pleine de leurs déplacements, de leurs réflexions et expressions. Jamais rien de déplaisant dans leur discours. Tout au contraire, peu à peu, on les sent évoluer vers plus de compréhension. Ils ne sont plus un plus un, mais deux... L'idée de deux, prémisse d'un duo ?
En tout cas, on les félicitera pour la qualité de leurs échanges et leur capacité de tenir en haleine une salle pendant plus d'une heure avec un échantillon de leur quotidien.
On leur reconnaîtra une empathie supérieure à la moyenne, une manière qui n'appartient qu'à eux de montrer ce qu'être jeune peut vouloir dire. Jamais ils n'auront eu la prétention de dire que ce qu'ils vivent est la voie unique pour s'y épanouir mais pour répondre à leur jeunesse confuse de geek |