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Théâtre de la Reine Blanche  (Paris)  novembre 2022

Comédie dramatique d'Elisabeth Bouchaud, mis en scène de Marie Steen, avec Elisabeth Bouchaud, Benoit Di Marco et Imer Kutllovci.

Il est temps de rappeler le rôle des femmes dans tous les domaines et de le réévaluer quand il a été trop injustement sous-estimé.

L'opération est déjà bien entamée dans certains secteurs comme la peinture ou plus récemment dans le cinéma, où l'on s'aperçoit que dans le Hollywood des premières années, les femmes réalisatrices étaient nombreuses, et que l'une d'entre elles, Loïs Weber, en 1915, était considérée comme l'égale de D.W. Griffith et de Cecil B. De Mille.

Elisabeth Bouchaud a décidé de s'emparer du sujet dans le domaine des sciences. Chaque mois ou presque, elle va mettre en avant l'histoire d'une scientifique victime du machisme de ses collègues masculins ou de l'omerta qu'ils ont pratiqué pour cacher le rôle éminent de certaines de leurs consœurs dans des avancées majeures dans les sciences modernes.

Le premier épisode de cette série nécessaire, "Flammes de science", est consacrée à Lise Meitner, une physicienne qui a joué un rôle majeur dans la découverte de la fission nucléaire.

Née ne 1878, à Vienne, en Autriche, morte en 1968, à Cambridge, elle a traversé tout le siècle passé à travailler sur la question de la radioactivité, sur celle de la fission nucléaire. Associée à Otto Hahn, elle laissa celui-ci se mettre en avant dans leurs recherches communes parce qu'elle était d'origine juive. Il en profitera en recevant, seul, le prix Nobel de chimie en 1944.

Telle qu'Elisabeth Bouchaud la présente dans "Exil intérieur", cette scientifique d'exception se révéla aussi une femme d'exception, avec une conscience morale qui manqua prodigieusement à ses collègues et amis. Les uns, en restant en Allemagne sous le nazisme, se réfugièrent derrière une "certaine résistance passive" alors qu'objectivement ils participaient à leurs corps défendant à faire avancer une science dévoyée par un régime criminel.

Les autres, en partant rejoindre les anglo-saxons, se mirent au service du projet Manhattan pour élaborer la bombe atomique. Pour Lise Meitner, il était inconcevable que ses découvertes servent à un usage militaire, et, toute sa vie, pour cela, elle refusa qu'on la considère comme "la mère juive de la bombe atomique".

Dans sa pièce, Elisabeth Bouchaud trace un portrait d'une femme en perpétuelle colère, toujours outrée par la petitesse de certains grands esprits pour qui obtenir un titre ou un prix fait passer tous les accommodements avec la morale ou la vérité.

Contant chronologiquement la vie de Lise Meitner, Elisabeth Bouchaud l'incarne dans tous ses combats. On la sent à fleur de peau quand elle voit des amis d'autrefois comme Otto Hahn, qu'elle a la grandeur d'âme de ne pas renier, qui s'approprient ses recherches et surtout qui tiennent un discours relativisant le nazisme malgré la connaissance de ses crimes.

"Exil intérieur" n'est pas qu'un portrait didactique d'une femme de science, c'est une réflexion sur ce qu'être une scientifique veut dire. Dans ses conversations contradictoires avec Otto Hahn (Benoît Di Marco) ou celles avec son neveu Otto Frisch (Imer Kuttlovel), elle se révèle une authentique humaniste. Il faut souligner ses beaux propos sur le pardon, les méditer et surtout les retenir

Grâce à la mise en scène de Marie Steen, qui insuffle de la vie aux paroles de Lise Meitner portées avec beaucoup de force et d'émotion par Elisabeth Bouchaud, ce premier épisode de "Flammes de science" augure bien d'une série qui, n'en déplaise à certains, s'avère un exercice de salubrité publique.

Rendre justice à ces femmes oubliées ou lésées, c'est débarrasser la science de ses vices qui l'ont conduite à justifier bien des catastrophes au cours de son histoire.

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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