Cyrille Dubois, Christophe Rousset & Les Talens Lyriques
Couperin : The Sphere of Intimacy
(Aparté) novembre 2022
"Il faut aimer dès qu’on sait plaire,
Iris, on ne plait pas toujours.
Jeune bergère,
La grande affaire
Est de profiter des beaux jours.
Le seul mystère
Est nécessaire
Dans le temps des tendres amours"
La pastorelle, "Il faut aimer"
François Couperin, Christophe Rousset, Cyrille Dubois, des airs, des sonates en trio ou quatuor, voilà un programme alléchant. Un programme qui nous conduit du fantasme du sérail (plus dans le titre que dans la musique), l’évocation de la rondeur et de la prestance dans La Sultane, répondant à la montée en puissance de "La Superbe" à des airs sérieux ou à boire où chante les plaintes amoureuses ou les plaisirs du libertinage.
Si un grand soin est apporté à l’interprétation, riche en contrastes, en expressions et en dynamiques, il l’est également dans le son. Dans le choix de choix de l’instrument : une copie du Donzelague de Lyon de 1716 par Bernhard Fleig (accord 400 Vallotti) pour les deux sonates La Sultane et La Steinkerque, un clavecin d’après Ioannes Rückers, Anvers, 1624 par Marc Ducornet et Emmanuel Danset (accord 400 Vallotti) et un clavecin français à un clavier de 1670 environ, d’un facteur anonyme. Les lieux d’enregistrement ont également leur importance : la Galerie Dorée de la Banque de France, le Temple Saint-Pierre à Paris, et le couvent des Dominicains de Guebwiller réputé pour son plafond en bois de chêne culminant à 23 mètres de haut lui conférant une acoustique exceptionnelle.