Jean-Paul Rouland, homme de télévision, de radio et de théâtre, créateur notamment de la mythique "caméra invisible" vient de rédiger le premier tome de ses mémoires "Tu seras un clown mon fils".
Bon pied bon œil qu'il a gardé l'œil malicieux et arborant toujours sa belle moustache exubérante, il y retrace les souvenirs de son enfance, à la fois normande et parisienne, et nous en parle avec émotion .
Par ailleurs, amateur de jeux de mots et peintre, il expose dans le cadre de ce 1er Festival "Aah j'aime Allais à Honfleur" quelques une de ses toiles.
Vous venez de faire paraître un livre "Tu seras clown mon fils" qui est une autobiographie.
Jean-Paul Rouland : Oui. Tout à fait. C'est une autobiographie qui commence en 1928, année de ma naissance, et qui se termine en 1945 parce que cela se passe en Normandie. Je suis originaire de Saint Sauveur le vicomte dans la Manche où sont nées deux célébrités : Barbey d'Aurevilly et les frères Rouland. Mon père était teinturier et j'ai retrouvé un jour une photo de famille qui est reproduite dans le livre sur laquelle mon frère Jacques est dans les bras de papa. Je suis à la main de maman et je vais le gugusse. Et Maman disait : "celui-là on en fera un clown !" D'où le titre de cette biographie.
Et elle avait vu juste !
Jean-Paul Rouland : Oui, elle avait parfaitement vu juste... Malheureusement, j'avais 8 ans quand elle est décédée. Mais elle m'avait tout donné. Et quand j'ai écris ce livre j'ai retrouvé dedans un mot que j'avais enterré en même temps qu'elle, le mot "maman". Je ne l'avais plus jamais utilisé, parlant de "ma mère" uniquement. J'ai retrouvé le mot de "maman" grâce à ce livre qui a agi comme une véritable analyse et je raconte des choses tout à fait exceptionnelles comme les relevailles de maman.
La photo dont je viens de parler est celle qui a été prise au baptême de mon petit frère André et je suis allé aux relevailles de ma mère quand elle a fait ce que l'on appelait "le retour de couches". Elle était allée à l'Eglise avec un cierge à la main pour se faire bénir car cela signifiait qu'elle pouvait de nouveau avoir un enfant. Ce qui est extraordinaire. J'ai vécu la louerie des commis. A cette époque, un jour bien précis dans l'année mon père allait chercher ses commis parmi le enfants de 13-14 ans qui commençaient à travailler, puisque l'école cessait à cet âge là.
Et je me rappelle que mon père faisait ouvrir la bouche des enfants pour vérifier l'état de leurs dents car on ne prenait pas ceux qui avaient des dents gâtées. Ce qui est incroyable ! Comme pour les esclaves !
Interrompu par un monsieur qui voulait le saluer, Jean-Paul Rouland lui demande a banalement comment ça va. Et le monsieur d'enchaîner sur une série d'affections et d'opérations à laquelle Jean-Paul Rouland a vite fait de couper court.
Jean-Paul Rouland : Oh ! C'est trop ! Vous en faîtes trop vous ! A la mort de ma mère nous sommes montés à Paris, mon père et 3 de ses fils, le 4 ème étant resté en nourrice en Normandie. Et en mai 1944, mon père a eu une excellente idée. Il a dit : "Il va se passer des choses abominables à Paris allez donc tranquillement à Avranches chez votre grand-mère ! ". Donc nous avons vécu le débarquement à Avranches !
Vous étiez aux premières lignes.
Jean-Paul Rouland : Oui, mais vous savez quand on a 16 ans c'est une merveilleuse aventure et je n'en ai gardé que de bons souvenirs, des souvenirs souriants bien entendu. Et c'est donc à partir de tous ces souvenirs que j'ai donc écrit ce livre.
Et la suite ?
Jean-Paul Rouland : Et bien la suite est encours d'écriture et elle commencera donc en 1946 année où je suis devenu fils-père puisque j'ai un enfant, une fille et que mon père me refuse son autorisation pour me marier. Et je me mets donc "en ménage" pour élever ma fille. C'est une autre aventure qui commence puisque je deviens père de famille et que j'aurais un fils puis une autre fille.
Voici votre actualité littéraire. Avez-vous une autre actualité ?
Jean-Paul Rouland : Oui. J'expose mes peintures au grenier à sel d'Honfleur dans le cadre de ce Festival Allais. Il s'agit d'une peinture zygophile qui a pour but de faire fonctionner les zygomatiques. C'est donc une peinture …souriante et ludique pour mettre de bonne humeur !
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