Monologue tragi-comique d'Aziz Chouaki interprété par Mouss Zouheyri dans une mise en scène de Jacques Séchaud.
Seul dans un espace clos, El maestro a réuni des musiciens invisibles pour répéter une symphonie imaginaire et prétexte à faire ressurgir les souvenirs et arpenter à nouveau les lieux tant aimés.
Il se promène, prend un thé au frais sous les arcades et converse avec ses amis commerçants du quartiers.
Avec les musiciens placés autour de lui qu'il interpelle tout au long de son monologue où se mélangent les analogies culinaires, il invente une farandole d'images sublimes et ensoleillées.
Trublion magnifique, passant par tous les états, inventant ou réécrivant théorie ou citations, le chef d'orchestre se livre à une fantaisie avec bonheur, jouant lui-même de tous les instruments pour donner des indications aux musiciens.
Pieds nus, la veste militaire couverte de badges comme autant de récompenses imaginaires, Mouss Zouheyri incarne magistralement "El Maestro" et délivre à la perfection la langue sensuelle et déliée d'Aziz Chouaki qui mélange le classique avec le parlé et recrée l'atmosphère des rues d'Alger autrefois, avant la peur....
Finement dirigé par Jacques Séchaud, Mouss Zouheyri fait vibrer ce texte tragi-comique brillant d'Aziz Chouaki sur la nécessité de l'art dans le contexte de l'Algérie contemporaine.
Un moment fort et une sacrée performance de comédien. |