Spectacle écrit, conçu et interprété par Catherine Büchi, Léa Pohlhammer et Pierre Mifsud.

Le Collectif BPM constitué par Catherine Büchi, Léa Pohlhammer et Pierre Mifsud, a élaboré son spectacle intitulé "La Collection" comme, indique-t-il dans sa note d'intention, "une évocation joyeuse, appliquée et sauvage" du temps d'antan à travers des objets disparus.

Pour opérer ce revival de certains marqueurs sociéto-générationnels, il opère par la voie du syncrétisme mixant la docufiction mémorielle, avec de factuelles références contextuelles, et leurs souvenirs en usant de l'improvisation et de l'écriture de plateau.

Sa démarche repose sur la dynamique du plateau pour dispenser, à l'aune d'un humour pince-sans-rire, une poétique du factuel qu'il qualifie de "poésie de l’ordinaire" ressortant à "un effet madeleine de Proust venant du supermarché".

Et ce avec la spécificité roborative de l'humour suisse qui irrigue les créations scéniques de leurs homologues du Collectif Gremaud/Gurtner/Bovay, François Gremaud au demeurant cité en l'espèce au titre de regard extérieur, du Collectif Rimini Protokoll et la Compagnie Snaut fondée par Joël Maillard.

Un volet de cette collection renvoie aux années 1970 avec pour objets-cible le vélomoteur et le téléphone filaire à cadran rotatif qui donnent lieu à des scènes courtes mettant en scène des personnages ordinaires empêtrés dans des situations burlesques propices à de surréalistes divagations.

Sans décor hors trois chaises mais avec l'efficiente création sonore d’Andrès Garcia, les officiants formés à l'Ecole de théâtre Serge Martin, équivalent genevois de l'Ecole internationale de théâtre de Jacques Lecoq, qui se définissent comme "acteurs, clowns, conférenciers et performeurs" usent d'une efficiente dramaturgie gestuelle et de la pluridisciplinarité, de la pantomime à la chanson en passant par des pas de danse.

En choeur ou en solo et en adresse au public, Catherine Büchi, Léa Pohlhammer et Pierre Mifsud opèrent selon leur axiome, celui de "vivre à fond le plaisir du jeu" pour dispenser une roborative et jubilatoire revisite du temps perdu au gré de leurs mythologies personnelles.

Divertissement assuré en suivant la piste de la glace à la pistache.