Vous aimez l’univers un tantinet déjanté, désinvolte mais maîtrisé de Nathan Roche, seul ou avec le Villejuif Underground, C.I.A. Debutante etc. Vous en redemandez encore ?

Alors voici A Break Away, album qui devrait sans peine vous ravir. Pour les autres ? C’est un bon moyen de découvrir le bonhomme. Et il n’est pas du genre à être le doigt sur la couture du pantalon face à la bienséance. Sa musique rock lo-fi est chaotique. Pour autant, et toute la magie est là c’est que cette musique tient parfaitement la route.

Ce nouveau disque solo enregistré chez lui en Australie en est une nouvelle fois la preuve. Moins iconoclaste que le précédent Drink Up, Rainforest Sinatra, ce A Break Away serpente avec bonheur entre indie pop et rock teinté 80’s, et convoque une certaine nostalgie : sa collection de disques revendue à son arrivée en France, les rencontres avec David Allen ou David Berman...

On s’enthousiasmera plus sur l’écriture, hirsute et maline (dans son efficacité mélodique, dans l’architecture des morceaux, dans sa capacité à mêler fausse nonchalance et groove, de jouer avec les tempi, les carrures, l’utilisation parfois d’une section de cuivres...) que sur les nombreuses références ou le phrasé rappelant Lou Reed. Son engagement faisant le reste.