Qu’est ce qui a poussé la pianiste (mais également actrice de théâtre et de cinéma) turco-belge Isil Bengi à rassembler dans son troisième disque Mili Balakirev (Berceuse), Enrique Granados (El amor y la muerte), Clara Schumann (Scherzo n°2, op. 14), Marko Tajcevic (Variations on a theme in c minor), Nikolai Medtner (Fairy tales op. 20), Claude Debussy (Ce qu'a vu le vent d'ouest) et Alexander Scriabin (Feuillet d'album op. 45 n°1) ?
La réponse est dans le titre. Agni Kunda. "Agni Kunda ayant plusieurs significations en Inde, dans cet album c'est son sens Sanskrit qui prime : Agni signifiant feu et Kunda une forme d'énergie. Le répertoire de cet album est inspiré par la force du feu interne, ses nuances, ses dynamismes et sa capacité à créer ou à détruire".
Ce feu "intérieur", la pianiste l’a en elle et la pousse dans un continuel en-avant. On sent qu’elle ne s’économise pas, joue avec tempérament et tout ce qui en découle dans les dynamiques. Elle prend chaque virage sans rechigner avec un sens de l’engagement (parlant chez Granados, Tajcevic ou Nikolai Medtner), du phrasé, de l’intensité, du caractère, de la fougue mais avec un geste tout en maîtrise. Et le disque se termine dans la douceur, comme une respiration avec la pièce de Scriabin.
Décidémment ce mois de janvier est bien triste pour la culture. Marianne Faithfull a tiré sa révérence et c'est encore un peu de tristesse qui s'ajoute à celle plus globale d'un monde tordu. Il reste la culture pour se changer les lidées. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !