Est-ce le titre, Messages from water ou tout simplement la musique d’Ichiro Onoe, mais ce disque a quelque chose de la peinture d’Hiroshi Senju. Si on perçoit chez Senju, dans ses cascades, un calme, une sérénité profonde mais également une force, une puissance, il en va de même dans la musique d’Onoe où l’on ressent une sensibilité, une souplesse, un sens des dynamiques. Des vibrations également.

C’est tout ce qui traverse son nouveau disque où il est accompagné de Geoffrey Secco au saxophone ténor, Ludovic Allainmat au piano et au Fender Rhodes, Damien Varaillen à la basse et Thierry Peala au chant ("Messages from water"). Pour filer la métaphore, sa batterie est comme une source bouillonnante qui alimentée par les autres musiciens se transforme en torrent. Image forte pour Onoe pour qui ce disque "met en musique la force de la nature et la capacité de l’homme à s’y adapter, évoquant les combats de l’homme et sa résilience face aux épreuves et aux crises".

Si chez Ichiro Onoe les éléments articulent le propos (le vent dans "Wind child" en 2014, le feu dans "Miyabi" en 2018) c’est donc le(s) mouvement(s) qui est au cœur de ce disque, la façon dont il peut alimenter (lignes similaires, ruptures, résonnances...) les mélodies, les contre-chants, la rythmique, dont il peut faire naître des couleurs ou des émotions.