Les Abattoirs- Musée - Frac Occitanie présentent l' exposition "Niki de Saint Phalle - Les années 1980 et 1990 : l'art en liberté" dédiée à l'artiste autodidacte et féministe affiliée au mouvement du Nouveau Réalisme.

Réalisée sous le commissariat d'Annabelle Téneze, directrice du lieu, et Lucia Pesapane, commissaire indépendante qui avait co-assuré a conception de la rétrospective "Niki de Saint Phalle" présentée au Grand Palais en 2014, elle déploie un superbe panorama qui se déploie en fonction de la sérialisation conceptuelle de son oeuvre.

Une oeuvre ancrée dans la conception de l'art pour tous qui présente la singularité d'être simultanément autofictionnelle et inscrite dans les les grands débats progressistes de son époque.

Niki de Saint Phalle dans tous ses états

Plasticienne, peintre, graveuse, sculptrice et réalisatrice de films, Niki de Saint Phalle (1930-2002) a décliné tous les médiums dans tous les registres, des beaux-arts aux arts graphiques et aux arts décoratifs, et de l'nstallation à la performance.

Son nom est notoirement associé à sa fameuse série des "Nanas", devenue emblématique, consacrée à la représentation de la figure féminine avec des sculptures à l'exubérance chromatique saturée du Pop Art.

Après les séries iconoclastes des "Mariées" et des "Accouchements" des années 1960 qui stigmatisent le credo socio-patriarcal du mariage et de la maternité comme seul avenir de la femme, Niki de Saint Phalle crée les icônes d'une nouvelle génération de femmes dont l'iconographie emprunte à la beauté archaïque d'une femme au corps opulent et dansant érigée en déesse moderne, petite-fille des Vénus préhistoriques, des déesses mythologiques et des amazones qu'elle qualifie de guerrières du féminisme.

Une représentation en contraste avec celle postérieure des "Skinnies" et ses sculptures tubulaires et lumineuses dessinant des figures filiformes inspirées par sa résistance à la maladie dont elle souffre et à la mort.

Opérant dans le syncrétisme des mythes, contes et légendes universels, elle élabore une mythologie personnelle qui se traduit notamment dans son bestiaire fantastique tels ceux de la série "Totems" inspirée l’art des Natives d’Amérique et les contes et légendes européens.

Niki de Saint Phalle décline tous les médiums artistiques, sculptures, peintures, oeuvres graphiques, installations et performances, mais également la création de produits destinés à la commercialisation, mobilier, bijoux et livres illustrés, dans le cadre d'une marchandisation vertueuse de l'art et de la démocratisation de l'art.

Niki Saint Phalle s'est imposée dans la statuaire monumentale, considérée comme le pré-carré de l'art "viril", avec de nombreuses sculptures installées dans l'espace public dont une trentaine en Europe, et la création des parcs de sculptures.

Le Queen Califia’s Magical Circle en Californie avec d'un mur-labyrinthe et 10 sculptures célébrant l'amazone Califia et Le Jardin des Tarots à Barcelone, dont elle disait "Ma révolte, c’est de créer le jardin des Tarots en Toscane, le plus grand ensemble architectural jamais réalisé par une femme" qui est présenté en vidéo dans la monstration.

A voir en préambule à la visite :

la visite commentée par la commissaire Lucia Pesapane
le Jardin des Tarots
l'exposition "Niki de Saint Phalle" à la Kunsthaus de Zurich en 2022
le documentaire "The story of a free woman"
le documentaire "Les Bonnie & Clyde de l'Art" de Louise Faure et Anne Julien évoquant de duo formé avec le sculpteur Jean Tinguely

en diaporama :
l'exposition "Niki de Saint Phalle, Paradis Retrouvé" en 2022 à l'Opéra Gallery à Paris
l'eposition "Les Nanas au Pouvoir" en 2021 à la Galerie Mitterand