Il sont marrants les Hyperclean.
C'est le premier truc que l'on se dit à l'écoute de ce premier album. Déjà parce que dès les premières notes on remarque le décalage entre la pochette façon rock frénétique (musicien qui se roule par terre) et le ton du disque qui s'avèrera assez furieux, certes, mais pas de la manière dont on l'imagine.
Pas de décibels à outrance ni de porc que l'on égorge sur ce disque donc mais une belle dérision et des textes comico-punk au programme.
Si "Pistolet" sonne un peu comme du Mickey 3D, il est d'ailleurs fait allusion à des Mickey dans le texte (simple hasard ?), c'est plutôt dans un monde issu de la fusion entre l'univers de Katerine et celui d'un rock 60's ("ô ma chérie") que s'expriment les Hyperclean.
La voix elle-même joue dans la cour de Philippe Katerine et certains titres pourraient tout aussi bien avoir été écrits et interprétés par l'un ou l'autre comme cette formidable tragédie romantico-trash intitulée "Ta Gueule". Entre bossa et variété française, pop anglaise et ritournelle d'un autre temps, les titres de Hyperclean ne manqueront pas de vous faire sourire tant par les textes que par les arrangements (clavier vintage par ci, guitare rétro par là).
C'est bien simple parfois on se croirait à un numéro 1 des Carpentier spécial Michel Delpech qui aurait pris une dose quasi létale de produits non recommandés par la loi comme par exemple sur l'irrésistible "Halo" ou l'amusant "Je danserai avec toi".
Bien sûr il n'y a ici pas forcément matière à casser 3 pattes à un connard mais on se retrouve bon gré mal gré dans un univers loufoque, une comédie un peu burlesque, un peu grivoise qui, au lieu d'être un roman ou un film de Gérard Lauzier, est ici un disque de rock français.
Du rock de qualité qui plus est. Bien plus que simple support aux élucubrations du groupe, leur musique dans l'air du temps (autrement dit légèrement datée 60's) fait mouche et je ne serais pas surpris que "La fin de l'hiver" soit le slow de l'été. …
Même "Les cygnes" sur lequel le chanteur nous la joue Marvin Gaye (mais en version Antoine De Caunes déguisé en Raoul Bitenbois) vous restera dans le creux de l'oreille avec ses montées de guitares glam.
Non, franchement, ils sont marrants les Hyperclean… mais ce n'est pas pour autant qu'il faut les prendre pour des guignols.
A écouter donc, mais surtout à voir sur scène.
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