Spectacle conçu par Jean-Christophe Barbaud et Frédéric Schmitt d'après des textes de Rainer-Maria Rilke interprété par Frédéric Schlitt dans une mise en scène de Jean-Christophe Barbaud.
Le metteur en scène Jean-Christophe Barbaud et le comédien Frédéric Schmitt, tous deux officiant au sein de la Compagnie Théâtre Odyssée, ont présenté sous le titre "Les Carnets de Harry Haller" une partition monologale résultant de l'adaptation du roman initiatique "Le Loup des steppes" de l'écrivain et poète allemand Hermann Hesse qui a séduit le public.
Ils réitèrent l'exercice dans le même registre tant thématique que stylistique avec les "Lettres à un jeune poète" de l'écrivain et poète allemand Rainer Maria Rilke inscrites dans le cadre d'une correspondance avec Franz Xaver Kappus, un jeune cadet d'une école militaire se sentant une vocation de poète sollicitant des conseils d'écriture.
Hors sous la forme statique de la lecture, la matière épistolaire s'avère difficile restituer sur scène, de surcroît quand elle comporte peu d'éléments anecdotiques propices à la dramatisation et davantage encore quand, comme en l'espèce, elle constitue un viatique de réflexions philosophiques et théosophiques sur la vie, l'amour et la femme, l'art et la source introspective de la création artistique, l'universalisme et la présence au monde.
Jean-Christophe Barbaud et Frédéric Schmitt ont opté pour un judicieux mode opératoire consistant en la personnification des deux correspondants, tels des interlocuteurs intervenant dans un vrai-faux dialogue, et ce, pour présenter, en adresse au public, des extraits significatifs de ces lettres.
Il en résulte une excellente partition que Jean-Christophe Barbaud met en scène dans une scénographie minimaliste, avec deux fauteuils, un panama et une valise, l'insertion d'effets sonores et lumineux et de pastilles musicales, en s'attachant à la dramaturgie gestuelle pour la dynamiser.
Au jeu, Frédéric Schmitt réussit une belle prestation pour dispenser, avec une éloquence sensible, la prose réflexive de Rilke et porter tant son exaltation lyrique parfois chorégraphiée en l'espèce que l'enthousiasme démonstratif de Kapus.
Il offre ainsi une belle déambulation dans l'esprit et l'univers de Rilke qui éclaire l'approche de son oeuvre. |