Comédie dramatique écrite et mise en scène par Frédérique Voruz, avec Anais Ancel, Emmanuel Besnault, Victor Fradet, Aurore Frémont, Sylvain Jailloux, Rafaela Jirkowsky, Eliot Maurel et Frédérique Voruz.
Une déflagration sourde dans le noir. C'est l'orage qui s'abat. Sous un parapluie tenu par le prêtre, tous les membres de la famille entonnent l'Agnus Dei.
Après ce seul moment d'union, les retrouvailles qui suivront l'enterrement feront voler en éclat l'apparente unité de la famille dans un règlement de comptes général.
Alors que les souvenirs refont surface, les révélations unes à unes pleuvent à leur tour. Soeurs et frères laisseront sortir rancoeurs et non-dits tandis que les pièces rapportées (la compagne de l'une et la femme de l'autre) tenteront d'arbitrer ou de compter les points. Il y a également le curé qui a bien connu la mère...
C'est une mère bigote et tyrannique dont le portrait se dessine peu à peu. Une mère dont le fantôme reviendra s'adresser aux enfants. Et éclaircir quelques zones d'ombre.
Pour cette création, Frédérique Voruz après l'autobiographique "Lalalangue" qui parlait déjà de sa famille, décrit avec un humour acéré un maelstrom familial où les névroses affleurent.
Son jeu de massacre qu'elle met en scène toujours en finesse sans verser dans le pathos est d'une justesse rare et touche à l'universel. Le tout est magnifiquement éclairé par Geoffroy Adragna créant des tableaux grandioses.
Les comédiens (Anaïs Ancel, Emmanuel Besnault, Victor Fradet, Aurore Frémont, Sylvain Jailloux, Eliot Maurel et Frédérique Voruz) jouent tous avec maestria les non-dits et la maladresse pour communiquer. Et puis il y a la prodigieuse Rafaela Jirkowsky qui interprète Mona la benjamine et donne à chaque scène une sublime émotion.
"Le Grand Jour" porté par d'excellents comédiens jouant à l'unisson est une farce tragi-comique qui, au fond, ne parle que de tendresse et d'amour.
Une vraie réussite. |