Si Mogwai avait attiré en grand nombre le public ce dimanche, c'est que le mythe du mur sonore et des tympans endommagés les précède toujours. Presque 3 ans après son dernier passage dans cette même salle, le groupe venait présenter son nouvel album Mr Beast qui marque comme à chaque fois chez eux une évolution du traitement de la guitare et la confirmation de la présence de la voix.
C'est sans attente particulière que les 4 musiciens écossais de The Magnificents, première partie officielle de Mogwai entrèrent sur scène.
Deux claviers bidouilleurs, un batteur concentré et un guitariste appliqué. Comme 3 ans plus tôt avec James Orr Complex, les premières parties de Mogwai ne convainquent guère. Si la précédente était marquée par un manque de charisme certain et un public préférant discuter, The Magnificients y mettent du coeur.
Le "lead singer" derrière son clavier s'agite tel Ian Curtis, les années 80 et
Joy Division ne sont parfois pas loin dans quelques titres quand la tension se fait présente. Hélas, tous les morceaux ne se valent pas, et le soufflé retombe vite.
A réécouter sur disque avec leur premier album éponyme.
Entracte original dans le hall pendant le changement de matériel avec Chevreuil, duo batterie pour l'un et guitare pour l'autre.
Tels Lightning Bolt, au milieu du public qui se voit parfois convié à participer et à même le sol, le groupe fait preuve d'une énergie sans faille dans l'interprétation de leur
math-rock inspiré. Leur nouvel album Capoëira enregistré par Steve Albini voit l'arrivée d'un clavier comme nouvel instrument et on se dit que le groupe n'a pas fini de nous surprendre.
Retour sur la scène pour la venue de Mogwai, vêtus de la tenue du Celtic Glasgow.
"Auto Rock" ouvre les hostilités en douceur et on note immédiatement que l'ingénieur du son a mis de l'eau dans son vin.
Oscillant entre les morceaux les plus prometteurs de Mr Beast : "Glasgow Mega-Snake", "Acid Food", "Travel Is Dangerous" ou "We're No Here" et les anciens morceaux, le concert semble plus professionnel que par le passé, trop peut-être, et le public semble demander le déluge sonore d'antan, déluge qui m'avait fait me positionner au fond de la salle 3 ans plus tôt. Cette fois-ci je suis au premier rang.
Barry et Mogwai se relaient au chant et au final, ces plages chantées calmes et/ou planantes permettent de se reposer les oreilles entre les friandises sonores des albums passés.
Après une heure, le groupe quitte la scène pour revenir pour les deux vieilleries que sont "Cody" et "Mogwai Fear Satan" dont l'effet ne faiblit pas et qui seront chaleureusement accueillies.
Les écossais dont la musique semble en période de renouvellement ont parfaitement su intégrer à leurs compositions féroces leurs morceaux chantés et/ou le piano prend de l'importance, hélas non suivis dans cette démarche par une frange de leur premier public.
Tel le Celtic, Mogwai revient au premier plan pour une tournée des festivals d'été !
|