"L’âge mûr semble être mon âge naturel. Ce calme encore accompagné de force, ces opinions rassises, ces vues claires en littérature, et en philosophie. Voilà ce que je goûte et dont je jouis avec délice. J’aurais dû naitre à quarante ans". N’allons pas dire comme Louise Ackermann que dEUS aurait dû naître à quarante ans mais ce How to replace it est plutôt une agréable surprise.
Franchement, nous n’aurions pas misé grand-chose (mais qui aurait encore vraiment misé quelque chose ?) sur le nouvel album d’un groupe que nous pensions d’une autre époque. Et ce n’est pas bien grave d’être d’un autre temps, au moins l’écoute de leur discographie, parsemée de (très) hauts (The Ideal Crash ou In a bar, under the sea), nous replonge avec délice et nostalgie dans notre jeunesse.
Un groupe qui, depuis quelques années, a clairement capitalisé sur son passé (best of, tournées anniversaires…), vu ses membres jouer dans des projets annexes et qui n’a rien sorti d’excitant depuis au mieux Vantage Point, en 2008. Cela date quand même. Avant même de découvrir le disque, nous espérions que dEUS ne soit pas de ces groupes qui, quelque part, ayant fini d’être vraiment intéressants deviennent des monstres dans l’espoir d’entretenir l’attention.
Pas de jeunisme ici mais peut-être une fuite en avant, une fuite dans l’abîme du temps. En tout cas, une autre façon qui n’est pas forcément nouvelle, d’envisager la conception des morceaux : de manière plus directe, visant moins de complexité et plus de simplicité. On ne peut que saluer l’envie louable du groupe de se régénérer. Et même si certaines chansons manquent clairement d’épaisseur, si le guitariste si important BrunoDe Grooteest sur le départ, dEUS se montre toujours capable d’ambition (l’un des marqueurs du groupe), de télescopage de dynamiques et de timbres, de dessiner des mélodies et de construire des chansons avec la précision d’Ingres. Et ce n’est déjà pas si mal.
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