Pièce en seize tableaux de Raphaël Pellegrino, mise en scène de Frédéric Yana avec Raphaël Pellegrino
Comédien habité, investi, exalté, torturé, Raphaël Pellegrino, seul en scène, nous présente "sa" famille". Il nous livre un texte très personnel et nous offre sa vie, ses angoisses, sa chair et son âme mises à nues.
Il nous regarde et la petite salle du théâtre à peine dans la pénombre lui permet de plonger dans les yeux des spectateurs. Son regard est intense et brûlant. Comme s'il se consumait sur la scène, Raphaël Pellegrino nous parle notamment de son père, symétrique du "père, ce héros au regard si doux" et de sa mère, celle qui n'est plus et pourtant si présente.
L'homme, quel que soit son âge, devient adulte quand il perd sa mère à condition d'en faire le deuil. Ce drame universel, cette perte inéluctable, cette douleur insurmontable, nourrit, obsède et ravage cet homme tout en le dévoilant à lui-même.
Mais qu'on ne s'y trompe pas. Il s'agit d'une représentation théâtrale. Le texte logorrhéique et cathartique, saisissant d'humour et de profondeur, est très travaillé et la mise en scène s'articule au mot près pour un spectacle qui ne comporte qu'un homme, une chaise et un tabouret et tant d'ombres.
Proche de "Le Roman d'un acteur" de Philippe Caubère, "Ni père, ni héros" révèle un comédien remarquable aux facultés d'interprétation singulières qui croit en "l'extraordinaire aventure que représente le théâtre et plus particulièrement lorsqu'il s'agit d'aller au devant de soi pour mieux aller au devant des autres, dans ce cas-ci le public".
Allez à sa rencontre ! |