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Michael Roemer  (mars2023 - 1ère sortie 1964) 

Réalisé par Michael Roemer. Etats Unis. Drame. 1h31 (Sortie 15 mars 2023 - 1èr sortie 1964). Avec Ivan Dixon, Abbey Lincoln, Yaphet Kotto, Leonard Parker, Stanley Green, Eugene Wood et Julius Harris.

Quand, en 1989, est sorti, vingt ans après son tournage, "The Plot against Harry" ("Harry Plotnick, seul contre tous") de Michael Roemer, le film fut présenté comme l'unique fiction d'un cinéaste, par ailleurs universitaire

Ce film, très bien accueilli, avait fait de son auteur un précurseur de Woody Allen et l'on regrettait qu'il n'ait pu être vu à l'époque où débutait Mel Brooks.

Il aura donc fallu, cette fois, attendre plus de trente ans pour découvrir, grâce à sa ressortie par "Les Films du Camélia", qu'à côté d'Harry Plotnik, Michael Roemer avait réalisé au moins deux autres, "Nothing but a man" (1964) et "The Vengeance is mine" (1983). Ce dernier film donnera à ceux qui s'en souviennent de revoir la radieuse Brooke Adams dans sa grande période et par ailleurs un vrai film indépendant, à l'ère où l'on croyait que seul Cassavetes méritait ce titre.

Mais surtout, c'est "Nothing but a man" qui attirera l'attention des cinéphiles et des amoureux du cinéma américain quand il est à son meilleur et qu'il traite ensemble les problèmes raciaux et sociaux.

En le découvrant, on est saisi par la richesse de son contenu, la force de son propos et la qualité de toute la distribution. Michael Roemer n'a pas fait un film manichéen montrant la terrible condition des Noirs américains, qu'on n'appelait pas encore des "Afro-américains" et que par conséquent on nommera dans cet article par la première expression, celle de l'époque de son tournage.

Non, il a voulu simplement raconter l'histoire d'un "homme quelconque" appartenant à la race discriminée aux Etats-Unis, a fortiori dans l'Alabama où il vit. Au début du film, on suit le héros du film, Ivan Dixon, qui travaille pour les chemins de fer et qui fait partie d'un groupe de jeunes hommes gagnant assez bien leurs vies. Le travail est dur mais ces travailleurs itinérants sont épargnés du quotidien des sédentaires et ne sentent pas peser sur eux le poids permanent d'un racisme viscéral.

C'est lors d'une étape dans une bourgade qu'il fait la connaissance de Jossie (Abbey Lincoln), une jeune institutrice dont le père est pasteur. Celui-ci ne sera pas favorable à l'idylle de sa fille avec un prolétaire et l'on verra, chose rare dans le cinéma américain, comment la question sociale interfère aussi avec la question raciale, ou comment à l'intérieur de la minorité noire se reproduisent les mêmes préjugés sociaux que dans la majorité blanche.

La suite du film prouvera au Révérend Dawson qu'il n'avait pas tort de craindre qu'en changeant de condition sociale, en faisant un mariage en dessous de sa condition, sa fille soit beaucoup moins protégée du racisme et qu'elle ait aussi plus de problèmes avec un homme ne supportant pas d'être au chômage et de devoir être nourri par le travail de sa femme.

Le film, que Malcolm X disait être son préféré, est donc complexe, jamais soupçonnable de condescendance et sait frapper avec justesse là où le bât blesse. Il permet aussi de revoir la grande chanteuse Abbey Lincoln dans l'un de ses grands rôles au cinéma. Son partenaire, Ivan Dixon, deviendra par ailleurs réalisateur et sera l'un des premiers réalisateurs noirs américains à travailler sur des séries dans les années 1970-1990.

"Nothing but a man"de Michael Roemer que l'on voit si tardivement est à l'image du cinéma tourné sur, avec ou par des noirs américains : très mal connu. Et pas simplement en Europe. Toute une histoire reste à écrire et bien des films sont à réévaluer.

En attendant, il faut voir "Nothing but a man" de Michael Roemer, incontestablement, un des meilleurs films étasuniens des années 1960.

 

Philippe Person         
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