J’ai découvert Andrée Michaud l’an dernier avec Routes secondaires, poursuivi la découverte avec Bondrée, sorti un an plus tôt. Depuis, cette auteure canadienne fait partie des auteurs que je suis avec attention, attendant avec impatience ses nouvelles publications. En lisant Proies, son nouvel ouvrage, on peut rapidement le rapprocher de Bondrée, qui est un ouvrage où la tension et le suspense sont parfaitement gérés pour le plus grand plaisir du lecteur.
L’histoire se déroule non loin du village de Rivière-brulée. Trois adolescents, Judith, Abigail et Alexandre, partent camper dans la forêt. C’est l’été, ils se réjouissent de passer quelque temps au grand air loin de leur famille. Le premier jour est idyllique. Le soir, à la veillée, ils se racontent des histoires de fantômes et jouent à se faire peur.
Mais le lendemain, au retour d’une baignade dans la rivière, ils ont la nette impression que leurs affaires ont été déplacées. Ils sentent comme une présence autour d’eux sans pouvoir vraiment en identifier l’origine. Peu à peu, leurs peurs se concrétisent de la manière la plus effrayante, et même la nature luxuriante se fait hostile quand leur vie semble en jeu.
C’est donc un véritable thriller que nous propose l’auteure québécoise, un ouvrage dans lequel on voit des adolescents devoir affronter leurs peurs. Une tragédie qui se construit au fil des pages, que l’on découvre dès la première page, un certain 18 août avec une tension qui monte au fil des pages, au gré de bruits de forêt, de choses de plus en plus étranges qui se déroulent autour de ces trois jeunes ados qui ont fait le choix de s’isoler.
C’est un thriller psychologique que nous propose l’auteur qui excelle dans la construction de ses personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires. L’écriture d’Andrée Michaud fait toujours merveille quand il s’agit de nous décrire la psychologie fouillée de ces personnages tout comme les descriptions de la nature qu’elle peut aussi nous faire.
On remarquera aussi la superbe couverture du livre qui résume très bien son contenu, une nature belle et étrange, même intrigante dans laquelle se retrouve la folie d’un homme qui s’en prend aux ados.
Une fois encore, c’est devenu une marque de fabrique de cette auteure, celle-ci parvient merveilleusement bien à immerger le lecteur au cœur de cette forêt effrayante, le tient en haleine jusqu’aux dernières pages. On ne s’ennuie jamais en lisant cet ouvrage dans lequel les évènements s’enchaînent tout comme les revirements surprenants.
Encore un très bon Michaud, pourrait-on dire, une valeur sûre de l’écriture québécoise qui sait ne pas nous décevoir. Pourvu que cela dure. |