La grande fresque criminelle de Glasgow continue sous la plume du génial Alan Parks, auteur écossais de talent. Ce dernier s’est mis au défi de construire une grande fresque criminelle sur l’année 1973 se déroulant à Glasgow. Au programme, un ouvrage sera consacré à chaque mois de l’année. Janvier noir fut le premier tome (paru en 2018), suivi par L’enfant de février (paru en 2020) puis Bobby Mars Forever pour clore le premier trimestre (paru en 2022). Il est donc temps de nous parler d’avril avec son nouvel ouvrage, Les morts d’avril, qui a déjà été élu livre du mois par le Times.
Une bombe artisanale explose dans un appartement sordide de Glasgow, tuant celui qui la manipulait. La scène n’est pas belle à voir et l’inspecteur Harry McCoy n’est pas enthousiaste à l’idée de s’y confronter, d’autant plus que son estomac le fait souffrir.
En même temps, il est contacté par un haut gradé de la marine américaine dont le fils, stationné sur la base de Holy Loch, manque à l’appel. Cette enquête officieuse va lui ouvrir des pistes imprévues, tandis que la ville est victime de mystérieuses explosions. L’IRA aurait-elle décidé de s’en prendre à Glasgow ?
Autant vous prévenir tout de suite, il est fortement recommandé d’avoir lu les ouvrages précédents pour apprécier d’autant plus la lecture de ce nouvel ouvrage d’Alan Parks. Les précédents tomes existent dans une édition de poche chez Rivages, le dernier sortant au même moment que Les morts d’Avril.
Enchaîner les ouvrages, au-delà de l’attente des prochains que cela suscite, permet de voir l’évolution du policier que l’on avait connu dans le premier ouvrage. Son personnage nous apparaît de plus en plus sympathique au fil des livres et la ville de Glasgow se confirme être de plus en plus dans son cœur.
On en apprend plus sur ses amitiés, notamment celle avec un certain Stevie, un ami d’enfance avec lequel il a traversé beaucoup de choses. Stevie n’est pas un enfant de chœur, loin de là, ce qui peut rendre particulier cette relation entre un flic et un repris de justice. On retrouve aussi Wattie, le bleu qui lui avait été désigné dans le premier volet pour l’accompagner dans ses enquêtes.
Et puis, on retrouve la ville de Glasgow, ville que je ne connais pas qui est au cœur d’attentats sanglants, une ville de nouveau très bien décrite par l’auteur, qui permet de nous plonger en son cœur. On en apprend toujours sur les années 70 et cela me ravi, moi qui aime beaucoup l’Histoire.
On retrouve aussi l’écriture percutante d’Alan Parks, son talent pour les dialogues, sa façon de décrire les personnages et leurs relations qui rendent la lecture addictive. La tension monte au fil des pages, les enquêtes se croisent, tout comme les problèmes personnels des personnages qui augmentent.
Alan Parks trouve le rythme juste dans son ouvrage, n’hésitant pas à nous brinquebaler au gré de rebondissements bien placés tout en nous donnant des moments de répits quand il décide de s’attarder sur la psychologie et les tourments des personnages. La lecture n’est pas toujours de tout repos, ces années 70 étant marquées par une extrême violence que l’on retrouve dans certains passages du texte.
Alors voilà, Alan Parks continue de nous émerveiller avec sa saga, on attend déjà la suite avec impatience. |