Comédie dystopique écrite et mise en scène par Julie Macqueron, avec Julien Cheminade, Sarah Cotten, Victoire Cubié, Charles Dunnet et Heloïse Lacroix.
Pour illustrer la déviance des nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle et son impact sur l'amour et les liens sociaux, Julie Macqueron propose un voyage dans le futur de l'après apocalypse avec ses "Petits contes de la solitude" qui ressortent à l'horrifique.
En forme de quadriptyque, sa partition, remarquable tant par par son écriture et sa dramaturgie que par ses inserts tragi-comiques et traits de loufoquerie, comprend deux séquences en relation avec les technologies récentes et la toute puissance du Big Data : la dépendance numérique résultant du concept de virtualité du Métaverse et le perfectionnement du robot humanoïde doté de l'intelligence artificielle.
Les autres abordent de nombreuses thématiques classiques depuis le roman "1984" de George Orwell paru en 1949 avec la vie se déroulant dans des espaces concentrationnaires placés sous la très haute autorité de l'entité Big Brother, en l'espèce nommé L'Entreprise, ayant instauré un régime totalitaire basé sur le principe de la servitude volontaire et établi grâce une performante stratégie de division et d'isolement des individus.
Ainsi, avec la société de la surveillance en charge de la répression de la manifestation de tous affects, et notamment l'amour avec cette antienne " et une solution radicale, dont la primeur est laissée au spectateur, pour résoudre le coût budgétaire du chômage des seniors, des retraites et de la dépendance du quatrième âge.
Dans un scénographie simple mais adéquate de Corto Trémorin constituée de panneaux mobiles en plexiglas pour décontextualiser l'espace de jeu et la mise en scène inspirée de Julie Macqueron, cinq comédiens délivrent une prestation émérite.
Sarah Cotten, la geek et la fonctionnaire de police avec Charles Dunnet, Julien Cheminade, le cinquantenaire, Victoire Cubié, la manager new fetish, et Héloïse Lacroix, le robot, interprètent de manière réaliste la quinzaine de personnages idiotisés par les injonctions sociétales qui peuplent ce monde cauchemardesque.
Et dans lequel, toutefois, tout espoir n'a peut-être pas irrémédiablement disparu. |