Il est pour moi évident que les couvertures des ouvrages sont toujours très importantes pour éveiller la curiosité d’un lecteur vers un ouvrage ou un auteur qu’il ne connaît pas. Il n’est pas rare pour moi de me lancer dans l’achat d’un disque ou d’un livre seulement en fonction d’une couverture qui m’attire ou qui m’intrigue.
Aux éditions de La Croisée, on cherche toujours à proposer de très belles couvertures pour les ouvrages et celle de leur dernière publication ne déroge pas à cette règle. Il faut bien admettre que celle de l’ouvrage Les étoiles de Lyra est superbe, intrigante et mystérieuse, comme l’est au final son contenu.
Les étoiles de Lyra est le premier roman traduit en France d’une auteure vivant à New York, enseignant la littérature dans une grande université américaine, Hannah Lillith Assadi. Elle est considérée aux USA comme une romancière de grand talent, il était donc temps que son talent arrive chez nous.
En 1941, aux Etats-Unis, après un mariage arrangé, la jeune Elle Rainier débarque sur l’île de Lyra en compagnie de son époux Simon. Cette île sauvage est réputée pour ces eaux scintillantes renfermant de mystérieuses pierre bleutées, gages de fortune pour qui sait les attraper. Mais elle ne se soucie que de son véritable amour, un certain Gabriel, qu’elle arrive à retrouver en cachette sur l’Ile. Pour elle comme pour Simon, qui connaît aussi d’autres amours, une vie de non-dits et de faux-semblants s’installent rapidement.
Cinquante ans plus tard, au crépuscule de sa vie, diminuée par une maladie qui lui entraine des troubles de la mémoire, elle démêle le fil de ses souvenirs : d’amours perdus en disparitions tragiques, les secrets enfouis remontent très vite à la surface.
Tout d’abord, le livre est superbement écrit, on comprend vite les critiques positives vent outre-Atlantique concernant l’auteure. Il est aussi superbement construit pour nous dévoiler une superbe histoire autour de la perte, du désir et des souvenirs. Une construction sur deux temporalités, la première au début des années 40 lors de son mariage et la deuxième à la fin des années 90 quand la maladie la frappe. Deux temporalités qui, au final, se confondent dans la tête de la narratrice, c’est aussi ca l’originalité de la construction de ce livre.
Le roman alterne donc ce présent qui s’égare et ses souvenirs du passé qui lui reviennent par morceaux sans continuité chronologique. Cela nous montre parfaitement ce que ressent la narratrice et la maladie qui s’installe en elle, augmentant la confusion dans ses souvenirs.
Cela confère au lecteur beaucoup d’émotions, devant cette femme qui se retrouve envahi par un passé qui lui échappe, une femme qui n’a eu au final d’amour que pour un homme qui n’était pas son époux.
A cela s’ajoute, l’ile de Lyra, un élément essentiel aussi de l’ouvrage, que l’auteure prend soin de nous décrire avec précisions. Une île au cœur de la vie de la narratrice qui lui a tout donné mais aussi tout pris.
Les étoiles de Lyra est donc au final un superbe ouvrage qui nous embarque au cœur des méandres d’une vie et d’une histoire tragique qui s’appuie sur une écriture poétique et romantique, servie par des phrases envoûtantes qui renvoient au décor de l’île qui l’est tout autant. |