C’est l’histoire d’un aigle de Bonelli qui provoque une rencontre entre un représentant des blaireaux et une jeune vétérinaire. Non, c’est l’histoire d’un chat énervant qui a toujours raison (et qui miaule beaucoup). Non, c’est l’histoire d’un rebouteux fatigué qui a aspiré trop de tumeurs. Et puis si, La Ballade du feu, c’est un peu toutes ces histoires et d’autres à la fois.
On y rencontre d’abord ce gars qui nous ressemble un peu, qui ressemble un peu à ce que nous n’avons pas osé, ce que nous avons enfoui, ce que nous avons nié parce que ce n’était pas la norme, parce qu’il est temps de se trouver un vrai métier, parce que ça, c’est bien beau mais ça ne remplit pas le frigo et ça, ça ne paye pas le loyer, il faut survivre que diable !
Le roman est "Ces jours où vous auriez pu dire non mais où, allez savoir pourquoi, vous avez dit oui". La suite est une insupportable spirale de conseils et d’encouragements creux d’un entourage qui croit bien faire, et un terrible sentiment d’échec et de nullité qui tournoie dans le cœur. Mais non, le roman n’est pas tristesse et chagrin, au contraire, il bouscule les sens de bienveillance et d’optimisme.
Ce gars perd son emploi au tout début du roman, il n’est pas vraiment désolé puisque ça ne lui plaisait pas des masses. Petit à petit, un pas après l’autre, un jour à la fois, il trébuche et se relève, même pas mal, si un peu quand même, mais on continue, Rocky inside et les rêves en étendard, le narrateur persévère, faisant de son cheminement une véritable leçon de philosophie.
Olivier Mak-Bouchard signe ici le troisième roman de sa trilogie du Sud. Après l’opus 1 : la fable écologiste, l’opus 2 la fable politique, avec nous l’opus 3, la fable sociale. Il raconte le Lubéron et ses habitants, les paysages et les couleurs, les odeurs et les bruits de ce coin de France qu’envie des citadins avides de Pétaouchnok-villages pour "renouer avec la nature". |