Cela fait déjà maintenant de nombreuses années que les éditions Sonatine nous proposent des ouvrages qui ont l’ambition de nous empêcher de fermer l’œil. Il y a évidemment les ouvrages de l’auteur Anonyme, qui rencontre toujours un grand succès (avec au passage une nouvelle publication cette année) mais aussi plus récemment les ouvrages de Paul Tremblay, de Ben H. Winters ou encore de Catriona Ward.
La peur est donc de nouveau au rendez-vous ce mois-ci avec deux publications, l’une d’Adam Cesare et l’autre de Tarn Richardson qui s’avèrent être deux belles surprises de lecture. Deux nouveaux ouvrages de ces deux auteurs seront publiés en octobre 2023, pour notre plus grand plaisir.
Adam Cesare nous propose Un clown dans un champs de maïs, une expérience horrifique géniale qui ravira les fans de Stephen King. Tarn Richardson, de son coté, donne une dimension historique à son ouvrage horrifique en nous embarquant au cœur des tranchées lors de la première guerre mondiale.
Si vous aimez le maître Stephen King (et l‘ouvrage Ça), si vous aimez Massacre à la tronçonneuse (et les outils de jardins en particulier), si vous aimez Le village des damnés et Scream, alors il vous faut absolument lire Un clown dans un champ de maïs.
Comme son nom l’indique, Un clown dans un champ de maïs est l’histoire d’un clown qui tue dans un champ de maïs. Elle se déroule à Kettle Springs, patelin perdu du Missouri au milieu de champs mais, en proie à un conflit de générations. D’un côté, on trouve des adultes qui ne supportent pas de voir bafouer leur ville et leurs traditions. De l’autre, des teenagers qui ne pensent qu’à dénigrer ce trou paumé dans lequel ils vivent. Frendo, le mystérieux clown, décide de se joindre à l’affrontement en séparant quelques têtes de leur tronc.
De l’hémoglobine il y en a des litres dans cet ouvrage, des peurs aussi, celle de cette jeunesse désemparée que l’ouvrage nous décrit bien et une tension qui monte au fil des pages dans ce labyrinthe que représente ce champ de maïs. L’ouvrage a bel et bien une véritable histoire, ce qui n’est pas toujours le cas dans les livres de ce genre, cela rend la lecture plus que plaisante, d’autant plus qu’elle est particulièrement rythmée. On a envie de connaître la suite, elle arrivera vite, à l’automne.
Avec Les Maudits, de Tarn Richardson, le premier roman publié en France de cet auteur né à Bristol, on se retrouve avec des loups-garous dans les tranchées. Rien que cela ! L’histoire se déroule à Arras, en 1914. Sur la ligne de front, le lieutenant Henry Frost donne l’assaut. A sa grande surprise, sa troupe ne rencontre aucune résistance. Dans la tranchée adverse, les soldats allemands ont été tués, leurs corps atrocement déchiquetés. Au même moment, le père Andreas est retrouvé sauvagement assassiné dans la cathédrale. Le Vatican décide d’envoyer l’inquisiteur Poldeck Tacit. Sa mission : protéger l’Eglise de ceux qui cherchent à lui nuire. A n’importe quel prix.
Avec cet ouvrage, contrairement à l’ouvrage précédent, je me retrouve plus dans ma zone de confort puisque l’on a à faire à un livre qui prend soin de mêler la Grande Histoire à la petite, ce que j’apprécie particulièrement dans mes lectures.
Ici, vous l’avez compris, l’originalité tient dans le fait de placer des loups-garous dans les tranchées. Des tranchées qui au passage sont très bien décrites, permettant au lecteur de s’imprégner du contexte de l’époque, des conditions particulièrement atroces subies par les poilus mais aussi les civils dans les régions du Nord occupées par l’ennemi.
L’ouvrage parvient parfaitement à mêler le fantastique et l’historique avec en plus une dimension religieuse, autour des dessous du Vatican, et au passage une critique de la religion, ici chrétienne, de tous les méfaits qu’elle a pu commettre au cours de l’histoire.
Comme dans l’ouvrage précédent, l’hémoglobine est aussi bien présente mais ici l’ouvrage est beaucoup plus dense (plus long aussi en nombre de pages). L’intrigue est bien construite, maîtrisée car le mélange des genres, historique, fantastique et religieux est solidement articulé. La double temporalité du récit (le passé de l’inquisiteur) et son enquête mais aussi les différents points de vue des personnages auraient pu rendre complexe la lecture mais il n’en est rien. La lecture demeure fluide, on ne s’ennuie pas une seconde le long des 500 pages et on a terriblement envie de savoir ce qui va arriver à Tacit après Les maudits. Encore une fois, l’attente ne devrait pas être trop longue, cela arrivera à la fin octobre avec la sortie de la suite, Les déchus. On en salive déjà d’avance. |