En 2020, j’ai découvert Louise Candlish avec l’ouvrage Chez nous, publié chez Sonatine, un thriller psychologique très subtil, une histoire reposant sur un engrenage machiavélique totalement addictif.
Evidemment, mon impatience était grande d’avoir entre les mains le nouvel ouvrage de cette auteure britannique à succès pour retrouver le plaisir de lecture que j’avais pu avoir avec Chez nous. C’est donc chose faite avec Bien sous tous rapports, un ouvrage encore très réussi et prenant, compliqué à lâcher quand on entre dedans.
Beaucoup de personnes rêveraient de vivre dans un quartier bon chic bon genre, un quartier où les pelouses sont toujours tondues parfaitement, où les voitures rutilantes sont soigneusement garées sur leur emplacement, où les enfants sont polis et les voisins aussi bienveillants que discrets. Un quartier où le prix du mètre carré vous garantit que les autres ne viendront jamais troubler la vie de la communauté.
Ce quartier, c’est un peu celui de lowland Bay, un quartier de la banlieue aisée de Londres où ses habitants vivent cette réalité. Jusqu’à ce que l’inconcevable se produise, et que l’adorable grand-mère du quartier décède en laissant pour unique héritier son neveu, qui s’empresse de venir occuper la maison avec sa compagne.
Très vite, ce couple se fait remarquer, d’autant plus qu’il n’était pas particulièrement désiré. Il dérange par la musique qui résonne jour et nuit, par le bruit des marteaux-piqueurs mais aussi par leur vulgarité à peine dissimulée.
Alors quand un crime horrible ébranle le quartier et que les policiers se mettent à enquêter, très vite les voisins sont unanimes pour dire que "ce sont eux les coupables".
C’est donc une histoire de voisins que nous raconte l’ouvrage, une histoire de secrets, de non-dits qui permet en même temps à l’auteure d’égratigner la bourgeoisie qui vit dans ces beaux quartiers de la banlieue londonienne. Une bourgeoisie presque caricaturale que nous décrit l’auteur qui doit faire face à l’arrivée d’un couple bien loin de ce mode de vie bourgeois, qui écoute de la musique metal très fort, qui n’a pas les mêmes codes sociaux.
L’auteure arrive parfaitement à traduire l’animosité qui se dévoile au fil des pages entre les habitants de ce quartier jusqu’au crime qui les touche. Chaque famille se dévoile au fil des pages, avec des surprises les concernant, les chapitres dévoilent des témoignages recueillis par la police en charge de l’enquête, de nombreux commençant d’ailleurs par des rapports de police ou des extraits de journaux.
Une fois encore, l’intrigue est rondement menée, jusqu’à la fin de l’ouvrage, avec des rebondissements et des coups de théâtre particulièrement bien placés dans l’ouvrage pour rendre la lecture addictive. A cela s’ajoute le côté "piquant" de l’écriture de Louise Candlish qui se fait plaisir à écorner la bourgeoisie londonienne, bien sous tous rapports comme l’indique le titre, mais beaucoup moins reluisante lorsque l’on regarde de plus près ce qu’il y a derrière son vernis.
Alors voilà, ce nouveau livre de Louise Candlish est tout sauf décevant, il est dans la lignée de son précédent ouvrage, confirmant tout le talent d’écrivain qu’on lui connaît. |