Comédie dramatique écrite et mise en scène par Diastème, avec Frédéric Andrau et Aliénor de la Gorce.
En septembre 1931, Angelina Maria Raubal meurt à 23 ans d'une balle dans le poumon dans l'appartement d'Adolf Hitler à Munich. L'énigme de la mort de celle qui était la demi-nièce et la préférée du führer n'a jamais été résolue.
Mais d'après les historiens, dont nombreux pensent qu'elle était son unique amour, sa disparition l'a changé au point d'anéantir sa dernière parcelle d'humanité...
Un auteur qui s'intéresse à ce personnage, romanesque en diable mais peu connu, essaye d'écrire une pièce sur elle. Et voici que Geli, comme l'appelait Hitler, lui apparaît en 2023 et converse avec lui... Et ces deux âmes errantes vont mutuellement se soutenir et se réchauffer.
D'une simplicité apparente, la scénographie sobre, la musique veloutée de Mathieu Morelle et les lumières magiques de Stéphane Bacquet créent un cocon idéal pour cette rencontre onirique, en même temps si palpable.
Avec "Geli", Diastème après des pièces comme "La Paix dans le monde" ou "La Nuit du thermomètre" explore un peu plus le sentiment amoureux. Et nous interroge sur la violence du monde.
Il est aidé en cela par deux comédiens merveilleux qui ensemble créent une alchimie rare : fidèle de Diastème, Frédéric Andrau est aussi émouvant qu'à son habitude dans le rôle de cet homme qui a perdu sa femme et rayonne pourtant d'une inaltérable flamme.
On découvre également Aliénor de la Gorce, bluffante, qui face à l'expérience de Frédéric Andrau fait étonnament jeu égal. Elle apporte à son personnage la fraîcheur, la spontanéité et la grâce. Tous deux, dirigés au cordeau, évoluent avec un superbe équilibre.
Dire de "Geli" qu'elle est "bouleversante d'humanité" serait vulgaire car elle beaucoup plus que cela : d'une douceur infinie et d'un charme indéfinissable, elle est d'une originalité folle, dessinant par petites touches un des plus beaux duos de théâtre et recelant en son coeur des trèsors à découvrir...
Pièce sans doute la plus personnelle de l'auteur sur l'écriture et l'amour, "Geli" marque au plus profond d'une trace indélébile prouvant, s'il en était encore besoin, que Diastème est l'un des tout meilleurs pour parler de cette façon si élégante à la fois à l'âme et au coeur des spectateurs.... |