Pas de vacances aux éditions Playlist Society qui nous ont proposé à la fin du mois de juin un petit ouvrage écrit par Elise Lépine consacré à l’un des maîtres du polar français connu sous le pseudonyme de DOA.
Elise Lépine est journaliste au Point et chroniqueuse dans l’émission Mauvais genres sur France Culture. Elle a aussi participé à l’ouvrage collectif Mad Max, au-delà de la radicalité, sorti aux éditions Playlist Society en 2022.
L’ouvrage qu’elle nous propose est issu d’un entretien qu’elle a eu avec DOA, un auteur considéré comme un monstre sacré du polar français. Pour tout vous avouer, je connaissais de nom cet auteur, j’avais souvent vu ses ouvrages dans les vitrines des librairies que je fréquente mais je n’avais encore jamais lu cet auteur (honte à moi, je le sais).
En réceptionnant cet ouvrage d’Elise Lépine et en lisant sa quatrième de couverture, j’ai dû me rendre à l’évidence que je me devais de lire un ouvrage de DOA avant de me plonger dans son entretien avec la journaliste. Mon choix s’est porté sur son dernier ouvrage, Rétiaire(s) notamment grâce à sa couverture que j’ai beaucoup aimée et les critiques que j’ai pu lire sur cet ouvrage. J’ai adoré cet ouvrage, particulièrement pour le style et l’écriture de DOA. D’une noirceur absolue, avec une écriture nerveuse et percutante, cet ouvrage m’a happé dès les premières pages et donné envie de lire d’autres ouvrages de cet auteur. Mais surtout, après cette première lecture, j’ai eu envie d’en savoir plus sur ce fameux DOA, et là, l’ouvrage d’Elise Lépine était parfait.
Et une fois encore, c’est devenu une habitude avec les ouvrages publiés chez Playlist Society, je me suis régalé en lisant cet ouvrage consacré à DOA, dans un tout petit format, pour un prix très modeste qui le vaut bien.
L’ouvrage débute par une introduction vraiment excellente qui nous présente la trajectoire professionnelle de DOA (j’apprends avec surprise qu’il travaillait dans l’univers du jeu vidéo avant, notamment sur des jeux que j’aime beaucoup). Elle nous montre aussi la construction de son œuvre littéraire autour de phénomènes de société, particulièrement la violence et le numérique. Elle revient enfin sur la volonté de l’auteur de rester le plus possible dans la discrétion, preuve en est de son pseudonyme DOA et de sa signification.
La suite de l’ouvrage est donc un entretien avec l’auteur, construit autour de 5 parties, qui correspondent aux ouvrages et aux cycles d’ouvrage de l’auteur, suivant évidemment la temporalité des sorties des ouvrages de DOA. Evidemment, les questions sont toujours extrêmement pertinentes et les réponses apportées par DOA nous éclairent sur ses écrits, sur sa façon d’écrire et ses inspirations. Elles nous dévoilent le parcours de cet auteur, ses rencontres importantes avec de nombreux artistes, ses intentions littéraires mais surtout le regard qu’il porte sur notre monde et ceux qui le gouvernent.
Il se dégage de cet entretien une grande complicité, on sent évidemment qu’Elise Lépine aime particulièrement cet auteur sans qu’elle en fasse trois tonnes. On sent de l’autre côté une grande confiance de DOA vis-à-vis d’elle, ce qui lui permet de répondre avec une grande sincérité. Elle arrive à sortir de sa pudeur l’écrivain pour qu’il nous dévoile certains secrets le concernant.
Alors voilà, une fois encore, ce type d’ouvrage s’appuyant sur des entretiens est particulièrement intéressant. C’est ici un véritable appel à l’achat des livres de DOA. Je suis certain que ceux qui ne connaissent pas bien DOA comme ce fut mon cas vont se ruer sur ses livres après avoir lu cet ouvrage. Les autres évidemment prendront aussi plaisir autour de cet entretien car ils apprendront forcément des choses sur DOA. Alors foncez, lisez ce livre et lisez DOA car c’est vraiment génial. |