Cela fait un petit moment
qu’il est sorti ce disque. Je n’arrivais pas à
m’y mettre. Et pourtant je connais Neal
Casal, ses disques, je l’ai vu sur scène et
j’avais été impressionné de son cran
à se mettre tout nu avec sa guitare.
Je traînais la patte. C’était sans compter
la ténacité du rédac’chef.
"- Allo ? (bruits de glaçons dans le verre à
vodka)
- C’est David. Tu l’oublies pas, hein, Neal Casal…
- Mmh… Suis en congés, très fatigué…
- Que nenni ! Demain la chronique sera ready !
- Mais mais mais j’ai ma terrasse à terminer !
- Suffit !"
>clac<
Bip … Bip … Bip …
Alors j’ai posé le cd sur la platine, appuyé
sur la touche repeat, posé ma vodka-orange (à neuf
heures du mat’ c’est pas sérieux) et zou !
C’est dingue l’effet que ça m’a fait, ce
No wish to reminisce qui tournait en boucle !
J’ai commencé immédiatement par le plancher,
allez ! On vire tout et on pose le stratifié. A midi j’avais
fini et j’en étais à ma quatrième écoute.
"- Bon, je m’arrête pas là, hein !".
Je glisse le cd dans mon cd portable et hop ! Direction le jardin.
Cinq heures de terrassement…
Dix écoutes de Neal Casal…
Sérieusement. Ceux qui gardent l’image d’un
Neal Casal en veste de trappeur, la guitare acoustique autour du
coup et chantonnant des complaintes chaudes mais rêches doivent
se raviser (j’ai zappé Hazy Malaze).Il
n’est plus question de folk. Il bouge cet album, sur mid-tempo.
Dès le premier morceau "You don’t
see me cryin’", nous sommes mis au parfum : c’est
rock, c’est pop avec des claviers vintage, des guitares bruyantes,
la voix parfaitement mise en avant (avec quelques intonations à
la Joey Burns).
Tout n’est pas forcément à l’égal
des deux premiers morceaux, très réussis, mais l’ensemble
est cohérent avec des refrains qui rentrent dans le crâne
("Too far too fall", "Lost
satelitte"), des titres aux arrangements somptueux ("Sundowntown",
"Down a strand street") et
des morceaux punchy ("Remember what it’s
like"). On peut juste regretter l’omniprésence
des "la-la-la-la".
Ce qui est surprenant, c’est le décalage entre les
textes, très sombres, et la musique, plutôt positive.
Finalement, ce disque est l’image de la cover : ombragé
mais lumineux en son for intérieur.
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