Autant vous avouer tout de suite que je ne voue pas une passion démesurée pour les guerres de religion. Il n’en reste pas moins que mon métier d’enseignant me pousse et m’oblige à lire des ouvrages sur des sujets étudiés en classe pour approfondir mes connaissances et être plus précis dans ce que j’enseigne.
L’ouvrage dirigé par Nicolas Le Roux sur Les guerres de Religion est donc parfait pour répondre à mes besoins. Il nous propose un décloisonnement salutaire des histoires nationales au travers des guerres de Religion à l’échelle européenne.
Les guerres de Religion désignent ordinairement les conflits qui se déroulèrent en France dans la seconde partie du 16ème siècle. Pourtant, les affrontements qui se développèrent dans les cantons helvétiques autour de 1530, puis dans le Saint-Empire dans les années 1540 et 1550, constituent aussi des guerres de Religion, et les anciens Pays-Bas basculèrent à leur tour dans la guerre à partir de 1566.
L’Angleterre, de son côté, connut des troubles, sans sombrer dans la guerre civile, ce qui ne l’empêcha pas de participer aux conflits européens, tout comme la monarchie catholique espagnole et les puissances italiennes, à commencer par la papauté.
L’ambition de cet ouvrage est donc bien de nous proposer une approche globale, à la fois nationale et transnationale, de ces terribles affrontements religieux, en soulignant le poids des échanges à travers l’Europe mais aussi les spécificités de certaines rivalités ou solidarités. C’est donc bien une nouvelle histoire de l’Europe au 16ème siècle.
L’ouvrage est très dense, avec une police assez petite qui n’aide pas à sa lecture au premier abord. Le chapitrage en parties, écrites au passage par différents auteurs, permet aux férus d’Histoire d’aller lire les thématiques qui les intéressent le plus ou celles qu’ils maîtrisent moins.
J’ai donc appris beaucoup de choses avec cet ouvrage qui s’ouvre sur une superbe introduction particulièrement éclairante sur la notion de guerres de Religion. L’ouvrage nous montre bien en quoi les guerres de Religion chez les Tudors font figure d’exception au niveau européen. Un chapitre est consacré à la monarchie espagnole, un autre aux conflits religieux aux Pays-Bas et aux puissances italiennes face aux guerres de Religion en France. Evidemment, les guerres de Religion en France restent quand même au cœur de cet ouvrage avec plusieurs chapitres qui lui sont consacrés.
Alors voilà, cet ouvrage, de part le sujet qu’il traite, reste pour moi plutôt un ouvrage destiné aux étudiants d’histoire ou aux enseignants mais il n’en reste pas moins qu’il pourrait toucher un public moins averti puisque c’est l’ambition des publications Passés Composés depuis maintenant plusieurs années. Il reste une lecture essentielle pour appréhender dans sa globalité européenne ce sujet sur les guerre de Religion et deviendra sûrement une référence. |