Le dernier album des Throwing Muses remonte à 2020 (Sun Racket) et un album des 50 Foot Wave était discrètement paru en 2022 (Black Pearl). Un cycle qui se termine avec ce Clear Pond Road, nouvelle production solo de Kristin Hersh.
Si vous ne comprenez pas cette première phrase c’est sans doute que vous êtes passé à côté des projets de Kristin Hersh sus-cités, dans les années 90 pour les Throwing Muses et 2000 pour 50 Foot Wave.
Deux groupes que l’on classait à l'époque dans le fourre-tout "rock indé" et qui diffèrent de la carrière solo de Kristin Hersh qui propose sous son propre nom une musique beaucoup plus folk et dépouillée de décibels superflus.
Si la dame continue de sortir régulièrement des disques, il faut reconnaître que j’avais un peu perdu sa piste ces dernières années. La faute à une offre musicale pléthorique, au fait que je n’ai que deux oreilles, un cerveau et seulement 24 heures dans une journée et que donc, il est compliqué de ne rien louper au fil du temps.
Premier constat après ces retrouvailles avec Kristin, sa voix est inchangée et c’est une excellente nouvelle. Ce grain si particulier est au rendez-vous et apporte immédiatement une ambiance toute particulière à ses chansons folk douces et mélancoliques.
Musicalement, on reste dans la lignée de ses autres albums solo et notamment celui qui sera toujours le point de comparaison, à savoir son premier album solo et chef-d‘oeuvre Hips and Makers.
Certes, on ne retrouve pas le charme unique et jamais égalé de "Your Ghost", cette chanson magique en duo avec Michael Stipes (REM) qui encore aujourd”hui ne s’écoute pas sans une certaine émotion tant tout y est parfait. Pour autant, on s’en rapproche en termes d'ambiance avec cette folk mélancolique comme sur "Dandellion" ou "Reflections on the motive power" qui ne sont pas sans évoquer justement REM.
Un album minimaliste dans ses moyens (guitares voix essentiellement) mais très bien arrangé et produit. On pourrait même imaginer quelque chose d’encore plus "à l’os", guitare acoustique et chant, sans autre artifice. On se prend à l’imaginer en live, une guitare folk à peine amplifiée pour accompagner sa voix toujours sur le fil. Frissons garantis.
Minimaliste mais pas mou ceci dit. Et si les décibels ne prennent jamais le dessus, on sent dans cette retenue une tension palpable tout au long de ce disque. Quelque chose d’instinctif, de direct et d’intimiste.
Alors peut-être que ce n’est pas son meilleur album, ce n’est pas l’album folk de l’année (quoi que) mais c’est une belle porte d’entrée pour qui ne connaîtrait pas la discographie de Kristin Hersh (je vous envie dans ce cas de pouvoir découvrir son oeuvre pléthorique de Throwing Muses à 50 Foot Wave en passant par ses albums solo) et c’est surtout une belle bouffée de nostalgie et de plaisir pour les autres.
Un magnifique disque que ce nouvel album, qui nécessitera deux ou trois écoutes pour réellement le dompter mais ça en vaut la peine.
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