Drame métaphysico-politque de Juan Mayorga, mise en scène d'Hervé Petit, avec David Decraene, Ariane Elmerich, Raphaël Mondon, Hervé Petit et Nicolas Thinot.
Dans un espace rectangulaire délimité au sol, trois corps sont déposés, inertes. Ce sont trois chiens de combat. Vétus de noir, ils se flairent et se jaugent. Ce sont les trois rescapés d'une sélection impitoyable dans un stade qui a vu s'affronter une centaine des leurs.
Ils ne sont plus que trois finalistes pour l'enjeu suprême : décrocher le collier blanc et intégrer l'unité d'élite du groupe anti-terroriste K7.
Détenus dans cet espace, visités régulièrement par un garde vêtu de noir et masqué qui vient les chercher pour leur faire passer toute une batterie de tests, Odin, John-John et Emmanuel aux caractères opposés vont se confronter les uns aux autres. Chacun révèlera également son parcours. Qui sera choisi comme gagnant ?
S'inspirant du traité philosophique d'Emmanuel Kant "Vers la paix perpétuelle" sur les conditions à une paix durable entre les nations, l'auteur espagnol Juan Mayorga (très bien traduit par Yves Lebeau) imagine avec cette allégorie canine une fable amère sur la démocratie face à la violence.
"La Paix perpétuelle" entre drôlerie et cynisme explore les mutation des différents pouvoirs, les dérives sécuritaires et la façon dont elles composent avec la lutte contre le terrorisme dans le respect ou non des lois et ce, avec quelles répercussions.
Dans un univers froid où le terrorisme est évoqué en permanence, Hervé Petit imagine un univers aussi étrange qu'anxiogène où tous les comédiens (Nicolas Thinot, Raphaël Mondon, Laurent Bariteau, Ariane Elmerich et Hervé Petit) servent admirablement cette métaphore de la société, corrosive et captivante.
Un spectacle d'une vraie intelligence et d'une actualité brûlante qui donne grandement à réfléchir sur les fondements de nos sociétés et les virages pris par ceux qui les gouvernent. |