Inventaire de Jacques Prévert dispensé par Anne Baquet et Jean-Paul Farré dans une mise en scène de Gérard Rauber.

De sous des bâches blanches, un duo insolite sort de vieux objets. Et d'une malle, toutes sortes d'instruments de musique dans leur version sommaire et ludique...

Jacques Prévert est partout dans ce sublime hommage qu'Anne Baquet et Jean-Paul Farré consacrent au poète, formidablement orchestré par Gérard Rauber.

Parfaitement complémentaires, les deux artistes, entre deux facéties, s'interrogent et se répondent, disent à deux ou en chansons les mots éternels de l'inoubliable figure d'un Paris éternel. Cocasses ou caustiques, dans la mise en scène inspirée de Gérard Rauber, ils font surgir le merveilleux à chaque texte et créent une ambiance douce et apaisante dans laquelle Jacques Prévert est plus vivant que jamais.

Anne Baquet avec espièglerie et tendresse, Jean-Paul Farré, burlesque et excentrique interprètent avec générosité ce "Fatatras ! Inventaire de Jacques Prévert", faisant résonner avec acuité, finesse et talent les mots du poète, ses jeux de langage et ses cris de contestation.

Les mélodies de Joseph Kosma sont présentées dans de beaux et pertinents arrangements de Damien Nédonchelle. Et l'on a droit notamment à une version particulièrement bouleversante de "Déjeuner du matin".

En un peu plus d'une heure qui passe trop vite, ils disent les textes où l'homme est tour à tour rêveur, cruel, loufoque ou visionnaire. Certains, connus qu'on redécouvre et d'autres qui le sont moins et qui dessinent les contours de cet immense auteur et par là, "le visage du bonheur".

Un pur enchantement.