Autant le dire tout de suite, le disque de Guillemots est arrivé accompagné d'une bio qui ne donne pas envie d'aller plus loin. Meilleur groupe de ci, le truc le plus génial depuis ça …
On se dit alors que c'est encore un de ces groupes de petits merdeux anglais qui veulent vendre des millions de disques comme pépé McCartney en faisant une pop mille fois entendue, un peu moins bonne que les autres mais avec l'avantage de la jeunesse et de ses parts de marché.
Et puis quand même au détour d'une conversion un soir de concert quelconque, on vous reparle de ce groupe (merci Philippe), on promet de l'écouter … et on l'écoute. Et là c'est la surprise.
Rien de prétentieux sur ce From the cliffs. Pas de riff de guitare spécial culotte humide, pas de quoi imaginer une émeute pour s'arracher la chemise du chanteur. A peine de quoi tenir une programmation sur une radio (même indépendante).
A la place de cela, des titres à rallonge (jusqu'à 9 minutes), des arrangements très jazzy renforcés par quelques cuivres, des mélodies à tiroirs. Des chansons déconstruites dans lesquelles il est bien difficile de trouver un refrain, un couplet et un petit bout à siffler sous la douche.
Pourtant on se surprend à retenir les thèmes de "Trains to Brazil" ou encore "Cats Eyes" et à les siffloter.
Décalée et sauvage, la pop de Guillemots a grandi dans le sillons des Moose et des Trash Can Sinatras, en y ajoutant une bonne dose de modernité, de jazz et une certaine spontanéité rendant les titres moins sophistiqués qu'ils le sont réellement et finalement relativement accessibles pour peu que l'on fasse un minimum d'effort. Tout cela est d'ailleurs fort bien résumé sur les 8 minutes de "Go away".
Guillemots n'est pour autant pas le pendant de la scène canadienne dont Broken Social Scene ou Arcade Fire sont les têtes de ponts et offre une vraie originalité, de son, de mélodies aux grosses pointures pop d'outre Manche !
Guillemots, c'est frais… mais c'est pas grave ! |