L’histoire des débuts de Chaton Laveur est pour le moins originale. C’est l’histoire de Julie, ingé son, dit un jour à Pierre, son coloc, qu’elle aimerait faire de la musique mais qu’à son âge c’est trop tard.

Pierre lui répond (en substance hein, je n’étais pas vraiment là) qu’il n’est jamais trop tard et c’est comme ça que ce duo au quotidien devient un duo musicien.

Ils fonctionnent chacun différemment et viennent de deux univers totalement différents aussi et c’est en cela qu’ils s’accordent aussi bien ensemble. L’une part de rien et compose pas à pas, écrit pas à pas et c’est dit-elle parfois merveilleux et parfois laborieux. Pierre, lui, part d’idées denses de défriche pas à pas. A la fin, ils nous proposent des titres aboutis.

Sur scène, ils souhaitent rester deux. Mais comment faire ? Pierre joue de la batterie d’une main et du Moog de l’autre. Julie transforme sa basse en guitare et en basse tout à la fois, avec deux cordes de basse et deux de guitare sur deux amplis séparés. Puis ils ajoutent des loopers, freezers et des effets sonores.

Musicalement, c’est une sorte de rock pop électro, lorgnant sur la Kraut. Ils se revendiquent de Stereolab et Blondie Redhead.

Ils chantent en français, non parce qu’ils se revendiquent de la scène française, mais parce que leurs voix sont des instruments aussi, qui se mettent au service de la musique.

C’est bien beau tout ça, me diras-tu, à juste titre, mais est-ce que c‘est chouette ? Bien sûr, sinon je ne perdrais pas mon temps à écrire cette chronique. C’est surprenant, certains titres sont très lents, comme "Tostada", d’autres résolument plus punchy comme "Tourniquet" qui ouvre l’album.

8 titres qui vont régaler les amateurs de cet univers mi-organique mi-électronique mais qui fait fleurir de très belles fleurs musicales pour notre plus grand plaisir !