Spectacle écrit et mis en scène par Raouf Raïs avec Cle?mentine Bernard, Boris Carré, Émilie Baba et Erwan Daouphars.
Tout le monde est d'accord : les Parisiens ne s'intéressent pas aux J.O.
Peut-être que Raouf Raïs ne s'était pas rendu compte de l'ampleur de la détestation en écrivant cette suite de saynètes qui composent "Du Pain et des jeux". Car il aurait compris qu'il ne fallait surtout pas essayer de faire rire avec ce qui agace à un point tel qu'on a surtout envie de le contourner, de ne plus en entendre parler...
Alors, on compatit aux efforts qu'Emilie Baba, Clémentine Bernard, Erwan Daouphars et Boris Carré font sur scène pour jouer aux "Dieux du Stade". Raoul Raïs multiplie les formes (quizz, jeux interactifs avec le public, interviews), met en valeur différentes disciplines (jeux de baballe, marathon, escrime) mais dans une salle où s'éparpille un public peu nombreux, on ne sait pas si tout ce travail sur la matière olympique aurait pu faire rire ou pas.
C'est d'autant plus dommageable que l'on sent les acteurs prêts pour échanger quelques balles avec ceux qui sont venus en savoir plus sur ces jeux pas toujours aussi resplendissants que le CIO et ses sponsors voudraient le présenter.
On est convaincu que "Du pain et des jeux" a du potentiel. Le combat final entre les deux comédiennes, Emilie et Clémentine, façon escrime dans les films de cape et d'épée, est, par exemple, fort réussi.
Ceux qui connaissent la chanson d'Henri Tachan, "Les Jeux Olympiques", seront heureux d'en retrouver un extrait dans la belle version de Catherine Sauvage, mais se demanderont pourquoi on ne l'a pas intégralement (3 minutes à peine), car elle le mérite et correspond bien aux visées de Raouf Raïs et de sa joyeuse troupe :
Ce s'rait chouette les Jeux Olympiques
Si nom de Dieu il n'y avait
Leurs p'tits drapeaux leurs p'tits fanions
Couleur kaki caca d'oie des frontières
Leurs p'tits drapeaux pour chaque nation
Qui claquent au vent d'une musique militaire
|