Petit détour cette semaine du côté des éditions de l’Olivier avec le premier roman de l’auteure irlandaise Nicole Flattery, qui nous avait proposé en 2020 un recueil remarqué de nouvelles, Dans la joie et la bonne humeur.
Ce premier roman, Rien de spécial, a rencontré un joli succès en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, il était donc logique que les éditions de l’Olivier nous propose une traduction pour que nous puissions aussi profiter la plume de l’Irlandaise.
Mae, dix-sept ans, vit avec sa mère et le compagnon de celle-ci. En attendant que la vie commence, elle déambule dans New York, obsédée par les escalators et les rencontres de hasard. Nous sommes dans les années soixante, une nouvelle génération découvre le rock, la pop et la liberté.
Mae trouve un petit boulot de dactylo dans un immense loft de la 47e Rue, qui n’est autre que la Factory, le studio d’Andy Warhol. Elle et sa nouvelle amie Shelley y retranscrivent les conversations qu’entretient le maître avec ses égéries. Mais l’excitation des débuts laisse rapidement place à l’ennui et aux désillusions.
Rien de spécial, c’est donc l’expression que l’on pourrait utiliser pour définir ce que représente Mae, le personnage principal de ce roman. Un personnage au cœur de la publication de l’ouvrage d’Andy Warhol a, A novel en 1968. Ce roman fleuve de l’artiste qui retranscrivait 24 heures de conversations avec l’une des stars de la Factory.
Ce livre fut l’accomplissement d’un travail de l’ombre, celui de nombreuses femmes anonymes qui ont passé de nombreuses heures à retranscrire des enregistrements ainsi que toutes les ambiances autour de l’entretien.
Mae est l’une de ces femmes, vous l’avez compris et l’ouvrage tient son originalité dans l’idée d’écrire l’histoire de cette petite main, nous permettant de rentrer dans la conception du livre d’Andy Warhol mais aussi dans son univers que l’on sait fait de drogues, d’orgies et de fêtes interminables.
Il y a beaucoup d’humour dans ce livre mais aussi beaucoup de précisions sur ce petit monde qui gravitait autour de l’artiste, avec des ententes et des conflits évidemment, comme on peut les trouver dans toutes les sociétés. On en apprend beaucoup sur le monde des célébrités, sur leur mentalité faite trop souvent d’ambition démesurée.
On voit évidemment aussi toutes les inégalités de ce monde, certains étant mis en avant et reconnus quand celles et ceux qui en sont responsables restent dans l’anonymat le plus grand. C’est un monde de privilégiés qui se dessinent, un monde au final assez superficiel. Derrière le vernis et les paillettes de la culture se cachent toujours des choses moins reluisantes que nous montre parfaitement l’ouvrage de Nicole Flattery. |