Texte écrit par Maissa Bey, adapté et mis en scène par Kheireddine Lardjam, avec Linda Chaib et Salah Gaoua.
Après qu'elle ait purgé, en Algérie, sa peine en prison pendant quinze ans pour le meurtre de son mari, elle rentre chez elle. Mais rien ne semble avoir changé. Et l'apparition d'une femme étrange venue lui poser des questions ne va-t-elle pas faire ressurgir les blessures du passé ? Ou au contraire les exorciser ?
Dans ce drame intimiste adapté du roman éponyme de Maïssa Bey, Kheireddine Lardjam dont on connaît le talent pour traiter de l'humanité des êtres et disséquer leurs fêlures, propose avec "Nulle autre voix" un moment réellement haletant qu'il met en scène superbement.
La narratrice revit les journées cauchemardesques avec un mari brutal auquel ses parents l'ont mariée de force, l'humiliant en permanence. Et se fait la porte-parole de millions d'autres femmes sous le joug d'hommes brutaux et tyranniques.
Magistrale, Linda Chaïb mène avec une exceptionnelle puissance et une présence impressionnante ce récit de douleur au suspens implacable où elle fait l'éclatante démonstration de son talent.
Apparaissant de temps à autre en contrepoint apaisant du texte aussi brillant que dur sur la prison et la condition des femmes en Algérie, Salah Gaoua dans le rôle du frère, de sa voix profonde et évocatrice empreinte de grâce, chante des mélodies poignantes.
Un spectacle d'une grande force et d'une belle maîtrise qui donne à la parole sa vertu salvatrice.
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