C’est la rentrée littéraire aux éditions Buchet-Chastel avec une très belle publication écrite par un auteur que je n’avais encore jamais lu. Daniel Mason est un auteur américain, qui a étudié la biologie à Harvard. Son premier roman, L’accordeur de piano, qui date déjà de 2002, a été un best-seller international publié dans 28 pays. Il sort de nouveau en poche aux éditions Libretto.
Seule restait la forêt est son quatrième ouvrage, une plongée épique dans la vie des occupants successifs d’une maison cachée dans les bois du Massachusetts. C’est un roman foisonnant qui traverse le temps, la nature et la littérature pour conter l’histoire de tout un pays au prisme d’un arpent de forêt.
Seule restait la forêt s’aborde comme on entrerait dans un monde enchanté, un conte hypnotique dont on ne peut se détacher le regard. A l’orée de cette foret, Daniel Mason nous capture pour nous entraîner sur les traces d’un couple d’amoureux qui ont fui leur colonie puritaine. Ce sont eux qui poseront la première pierre de cette maison que nous suivrons sur plusieurs siècles, traversant avec bonheur les époques et les genres littéraires.
Sous la plume prodigieuse et inventive de Daniel Mason, des vies entières, des familles, des arbres, des meurtres, des doutes et des histoires d’amour naissent d’un seul et même pépin de pomme qui a pris racine dans le cadavre d’un homme. On assiste ainsi à la quête obsessionnelle d’un major, vétéran de la guerre franco-anglaise, à la rivalité qui déchire ses deux filles, à l’apparition de fantômes, à l’exécution d’un chasseur d’esclaves ou l’histoire d’amour interdite d’un peintre naturaliste.
C’est une véritable fresque historique que nous propose l’auteur autour de plusieurs siècles. Quatre siècles autour d’une maison, d’une parcelle située dans la forêt. Une parcelle occupée par différentes personnes au fil du temps, des nouveaux occupants qui arrivent pour des raisons différentes. Des occupants bien différents aussi, venant d’horizons différents et leurs fantômes qui peuvent aussi réapparaître.
Lire Seule restait dans la forêt est vraiment une expérience de lecture qui vous emmène dans des écritures très différentes en fonction des chapitres. On traverse la vie de ces habitants avec de la poésie, des articles, de l’épistolaire aussi.
On voit les liens se mettre en place entre les hommes et la nature au fil des pages en même temps que les destins des différents habitants qui s’entrelacent. C’est vraiment superbement écrit, on passe par différentes émotions au cours de la lecture avec de nombreux moments qui ne manquent pas d’humour. L’auteur possède un véritable talent de description pour nous évoquer la nature, au cœur du roman évidemment.
On sort de ce livre enchanté, avec une réflexion intéressante sur notre rapport à la nature mais aussi sur les rapports entre les hommes. C’est beau, tout simplement.
# 13 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher
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