Il semblerait que l’on ne se lasse jamais de Mercury Rev. Dans ce que le groupe a de pire ou de meilleur (parce que Mercury Rev, c’est l’inverse du groupe tiède), dans ses choix esthétiques, ses continuelles évolutions, en faisant abstraction du sommet musical, ce chef d’œuvre qu’est Deserter’s Songs (1998).
Ce Born Horses ne laissera donc pas indifférent, et pour donner un avis définitif, il faudra (comme toujours en réalité) accepter d’y revenir de nombreuses fois. On pourra se prendre au jeu d’une dream pop poétique et tamisée aux arrangements soignés auquel une trompette et la rythmique donnent des couleurs jazz. Mais une "pop" offrant des rêves étranges, mystérieux qui finissent par devenir pénétrants. Et puis il a la voix semi-parlée de Donahue (choix esthétique pleinement assumé) qui abandonne le chant, on n’est pas à une rupture près chez ces Américains. Ses inspirations déclarées : Sketches of Spain de Miles Davis, la bande originale de Blade Runner de Vangelis, Chet Baker ou Tony Conrad mais franchement pas toujours très visibles, on aura compris pour les synthés, la trompette...
On pourra également être réfractaire à ces impressions vaporeuses, à cette production sonnant parfois... datée, à ses compositions qui tiennent parfois sur pas grand-chose.
Pour autant, entre rêves et enluminures il y a un espace que Jonathan Donahue et Grasshopper tentent d’habiter toujours un peu plus.
# 13 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher
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