Spectacle de Stéphane Titeca mis en scène par Valérie Lesage avec Alexis Desseaux et Stéphane Titeca.
En 1916 à Verdun. Raoul qui travaille dans la ferme familiale en Touraine est poilu dans les tranchées. De l'autre côté, stationne Frantz, un soldat allemand, violoncelliste à la ville.
Tous deux sont là par obligation et veulent juste qu'on puisse être fiers d'eux. Dans ce quotidien triste et boueux, Raoul tient en envoyant des lettres à sa mère et Frantz à sa fiancée.
De part et d'autre de la scénographie poétique de Danièle Marchal, tous deux trompent l'attente en se rêvant ailleurs. La musique jouée par Sophie Peticollot au violoncelle souligne l'ennui et la mélancolie des deux hommes.
A la suite d'une attaque d'obus, ils vont se retrouver face à face dans un trou de plusieurs mètres de haut sans possibilité d'en sortir.
Toute la force de la pièce de Stéphane Titeca est de faire entrer le spectateur dans les têtes des deux soldats, proposant au passage une réflexion sur la guerre, son absurdité et l'inégalité entre ceux qui la décident et ceux qui la font.
Un beau texte que les deux comédiens, Alexis Desseaux et Stéphane Titeca, dans toute la maîtrise de leur art, restituent avec brio, rendant palpable cette attente et ces heures peuplées par l'attente ou l'ennui ainsi que leurs différentes réactions face à l'étranger.
Le tout est mis en scène avec efficacité par Valérie Lesage qui parvient à éviter la monotonie. Les passages de rêves ou d'hallucinations que la situation peut engendrer contribuent à donner à l'ensemble une note aussi étrange qu'onirique renforcée par la formidable bande sonore et la musique créées par Guillaume Durel ainsi que son remarquable travail sur la lumière.
"Le Choix des âmes" est une pièce universelle qu'il faut aller voir pour le message de tolérance qu'elle contient et le travail formidable des comédiens qui traduisent avec une magnifique proximité l'évolution poignante des ces deux hommes, finalement pas si différents, passant ensemble de la bestialité à l'humanité.
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