Encore un groupe écossais et encore signé sur l'incontournable label Chemikal Underground. 2 signes avant coureurs d'un album de qualité, mais aussi le risque d'une déception si par malheur les pauvres De Rosa devaient souffrir la comparaison face à leurs aînés Mogwai ou Arab Strap.
A l'heure ou chacun cherche son Arcade Fire (ou son Broken Social Scene), De Rosa pourrait bien être le groupe qui mettra tout le monde d'accord : la vérité est ailleurs, et elle pourrait bien se trouver dans Mend, premier disque du groupe composé de Martin John Henry (auteur des textes et chanteur) et de Neil et James Woodside.
Mélange sous contrôle d'un rock débridé façon "nouvelle scène canadienne" comme sur "Camera" et de pop-rock bien anglosaxonne, les De Rosa savent varier les plaisirs et servir une pop douce amère proche de Arab Strap comme le prouve "New Lanark" sur lequel la voix est très proche de celle de Malcom Middleton. Un peu traînante, à peine juste, et qui va droit au cœur.
Et tout le disque de se poursuivre dans ce mélange joyeux de pop, rock, post rock.
Ainsi "Cathkin braes" pourrait être un des meilleurs titres jamais écrit par Placebo, tandis que les 2 minutes 50 de "On recollection" sèches et expéditives ont un air de tube incontournable avec ses chœurs un peu décalés.
"Hopes and little jokes", "Hattonrigg pit disaster" laissent l'électricité de côté pour de petites folk songs justes, sensibles et touchantes, et c'est encore un changement de décor qui s'opère avant d'entamer "Headfirst", titre carrément barré, et marchant largement sur les plates bandes de Broken Social Scene. Voix aigue, ruptures de rythme, grandes envolées sonores, le tout en moins de 3 minutes.
Trop court, beaucoup trop court, ce disque se termine sur "The Engineer", chanson pop un peu noire accompagnée de cordes grinçantes et grimaçantes dont l'intensité monte tout au long du morceau mais qui laisse l'auditeur sur sa faim par un final que l'on aurait espéré explosif.
Explosif, De Rosa l'est pourtant et ouvre une nouvelle porte en Ecosse, bien loin des héros de notre enfance (vous savez le teenager et le cabot à la campagne pour ne pas citer de nom…) et pourrait bien faire rapidement parler d'eux, tant chez les amateurs de pop claire et acoustique que chez les férus de post rock.
Un tour de force ? Peut être. Une réussite, sûrement. |