Seul en scène écrit et joué par Tanguy Pastureau.
Tanguy Pastureau apparaît en scène sur la musique de Rage against the machine, dans un jeu de lumières endiablé.
Et tient à souligner que, malgré son allure sage, il a assurément un côté rock'n'roll !
On connaît tous Tanguy Pastureau et ses chroniques quotidiennes sur France-Inter, qui bien souvent nous aident à faire passer plus facilement l'annonce des tristes titres du journal de 13h.
Ici, le fond reste le même, le même ton, les mêmes métaphores étirées à l'infini, jusqu'à l'absurde, la même intonation caractéristique. On avance en terre connue. La différence tient dans la longueur du monologue. Le texte reste aussi percutant que sur la forme courte.
Le monde est hostile, et Tanguy Pastureau nous en fait la triste démonstration.
Cruellement hostile, assurément, pour le jeune adolescent qu'il fut, harcelé et violenté.
Ce passé douloureux, l'adolescent l'assume et le transforme. Devenu adulte, il en fait sa posture d'auteur, il transforme les maux en mots, en fait son bouclier contre la bêtise.
Il nous parle des réseaux sociaux, sur lesquels il a reçu de nombreuses menaces de mort après une chronique, et s'attache à décortiquer les non-sens de notre époque et sa violence.
Il analyse l'actualité, avec humour bien sûr, mais aussi cynisme. Pas uniquement. Ses circonvolutions nous emmènent à une seconde strate narrative, pleine d'empathie.
Ce "Monde Hostile" met en lumière avec intelligence sa sensibilité. Tour à tour, on rit et on est ému. Tanguy Pastureau nous cueille par la finesse de ses démonstrations, et par sa subtilité.
La longueur du spectacle permet à l'artiste de se dévoiler un peu plus qu'à la radio et à laisser entrevoir une humanité rassurante et émouvante.
Tanguy Pastureau est un vrai gentil et ça fait du bien de le découvrir.
De plus, quelqu'un qui cite un dialogue de "Fight Club" et qui termine son show avec le "Where is my Mind" des Pixies ne peut être que quelqu'un de bien.
C'est certain, Tanguy Pastureau est rock'n'roll.
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