Spectacle de Jean-Luc Voulfow, mis en scène par François Nambot, avec Béatrice Constantini et François Nambot.
En juillet 1970, un jeune journaliste stagiaire se rend chez Arletty, qui a dû cesser théâtre et cinéma à cause de sa cécité.
Très rapidement, les questions du jeune homme ont pour sujet l'amour d'Arletty et Hans Jürgen Soehring, l'officier allemand qu'elle rencontra en 1941 et avec qui elle entretiendra une liaison pendant la guerre. Et sur la correspondance fournie qu'ils échangèrent tous deux. Mais le journaliste semble en savoir plus qu'il ne veut bien le dire....
On est vite emportés par le charme de cette pièce brillamment écrite par Jean-Luc Voulfow qui a réussi à rendre éminemment vivante la lecture de ces lettres et sans faire de cette rencontre un simple échange épistolaire, à y ajouter, au delà du romantisme, une note de suspens et de mystère.
François Nambot qui met en scène avec sobriété et sensibilité ce duo (finement éclairé par Jacques Rouveyrollis) est parfait en jeune homme d'abord maladroit qui cache son jeu pour pouvoir amener l'actrice à évoquer ce qu'il est venu savoir.
Les deux personnages remontent le fil d'une correspondance qui raconte l'histoire d'amour qui défraya la chronique dans les années 40.
Quant à Béatrice Constantini, hâbitée et vibrante, elle réussit à incarner avec sobriété la diva Arletty sans tenter de l'imiter à aucun moment ni de souligner sa gouaille légendaire mais plutôt en travaillant sur la femme de caractère aux réparties pleines d'esprit, en proie à ses tourments intérieurs. Elle est formidable.
On passe un moment délicieux avec cette pièce à la fois émouvante et drôle qui dresse un portrait doux-amer d'une femme définitivement libre.
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